Amadou Haya Sanogo, le nouvel homme fort du Mali


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Amadou Haya Sanogo est le chef des soldats mutins qui ont renversé le régime du Président Amadou Toumani Touré le jeudi 22 mars dernier. Le chef de la junte militaire est un sous-officier de l’armée malienne. Le capitaine Haya Sanogo a installé son quartier général à Kati, ville garnison d’où est partie la mutinerie, située à 15 km de Bamako.

« Le CNRDR (Comité national de redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat) a décidé de prendre ses responsabilités en mettant fin au régime incompétent et désavoué de monsieur Amadou Toumani Touré. La constitution est suspendue jusqu’à nouvel ordre, toutes les institutions de l’Etat sont dissoutes jusqu’à nouvel ordre », telles sont en substance les principales lignes du communiqué lu sur les antennes de la télévision nationale tôt jeudi 22 mars par les jeunes mutins qui avaient pris les armes la veille pour protester contre le manque de moyens de l’armée malienne face a la rébellion touareg (lire l’article : Mali : le Nord serait aux mains du mouvement armé Ançar Dine). Par cet acte, son auteur Amadou Haya Sanogo venait ainsi de perpétrer un coup de force contre le régime d’ATT.

Originaire de Ségouk, capitale de la quatrième région administrative du Mali, ville située à 230 km de Bamako sur les rives du fleuve Niger, Amadou Haya Sanogo prend la tête de la nouvelle junte militaire. Capitaine de l’armée malienne, Haya Sanogo est professeur d’anglais au camp militaire de Kati, l’un des plus importants du pays et berceau de la mutinerie qui a balayé le régime démocratiquement élu du Président Amadou Toumani Touré.

Fils d’un infirmier à la retraite, il est le quatrième garçon d’une fratrie de sept enfants dont deux filles. Amadou Sanogo est marié et père de trois enfants. Le capitaine Sanogo, proclamé président du tout nouveau CNRDR (Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat), a dit avoir été formé par des “marines” américains et des agents des services de renseignement américains dans le cadre de la lutte anti-terroriste. Une lutte pour la légitimé qui s’annonce difficile pour le nouvel homme fort du pays.

Son putsch de jeudi a suscité l’indignation tant au Mali qu’à l’étranger. Les partis politiques les plus représentatifs ont joint leur voix à celle de la communauté internationale pour condamner avec la dernière énergie ce coup de force qui marque ainsi un coup d’arrêt au processus démocratique.

Ce vendredi, la rumeur de la mort d’Amadou Haya Sanogo a circulé à Bamako peu après l’assaut donné par la garde présidentielle pour reprendre le contrôle de l’ORTM. Le capitaine est intervenu quelques heures plus tard à la télévision pour prouver qu’il était toujours bien vivant, mais cela a suffit pour montrer la fragilité de ce putsch qui tient sur les épaules d’un inconnu.

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