France : condamnations d’attaques racistes contre deux mosquées


Lecture 4 min.
Drapeau de la France
Drapeau de la France

Le Conseil français du culte musulman et le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié des peuples ont condamné les attaques racistes qui ont ciblé deux mosquées à Carcassonne et Quimper (France). Des enquêtes sont actuellement en cours pour découvrir le ou les auteur(s) des tags qui ont souillé les deux lieux de culte, ainsi que l’origine des incendies qui ont endommagé la mosquée de Quimper.

Les réactions ne se sont pas faites attendre après les attaques racistes qui ont touché, en France, deux mosquées le premier jour du ramadan. Dans la nuit de samedi à dimanche, une mosquée de Carcassonne a été recouverte d’une cinquantaine de croix gammées et de messages racistes. Alors qu’une autre, à Quimper (Finistère), a été taguée de six de ces symboles nazis et endommagée par quatre incendies rapidement maîtrisés. Des actes qui n’ont pas laissé indifférents les responsables des établissements religieux visés.

Les responsables des mosquées portent plainte

« Je suis choqué, et nous avons porté plainte dès ce matin », expliquait dimanche le président de l’association culturelle et cultuelle quimpéroise, Mohammed el Bouazzati. Il a précisé que cette attaque n’était pas la première : « Il y a déjà eu le feu, et deux fois des tags ». Il a appelé la population au calme, alors que le préfet du Finistère et le maire de Quimper devaient se rendre sur le lieu de dégradations en milieu d’après-midi.

Constat opposé pour Abib Bamou, président de l’Association islamique de l’Aude et gérant de la mosquée Es Salam. Les murs de la mosquée étaient tapissés de slogans racistes et de croix gammées. Chose qu’il n’avait jamais vue. « Je vis depuis 1969 à Carcassonne. Ici toutes les communautés se respectent, qu’il s’agisse des juifs, des musulmans ou des chrétiens. C’est la première fois qu’il se produit quelque chose comme ça », indiquait-il, en soulignant qu’il a également porté plainte dimanche après-midi.

La colère de Dalil Boubakeur

Regrettant que le jeûne commence « pour la première fois en France » dans une telle atmosphère, Dalil Boubakeur, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) a, pour sa part, « condamné très vivement » les actes. Il estime que « c’est odieux parce que c’est bête et méchant et c’est manifester une ignorance radicale de l’Islam » et ajouté que le premier jour du jeûne « n’a pas de valeur symbolique pour les musulmans, sauf dans l’esprit de l’ignorant ».

Le recteur de la mosquée de Paris considère que les dégradations témoignent d’une « intention criminelle [qui] se double d’une volonté de perturber d’une façon particulièrement odieuse le déroulement pacifique des cérémonies qui entourent [le ramadan] ». Dalil Boubakeur conclut en assurant que les « actes destructeurs » ne remettront « en rien la volonté inébranlable des musulmans de France à s’intégrer dans la règle républicaine ni la marche assurée de l’Islam de France de s’intégrer harmonieusement et paisiblement dans l’ensemble des cultes reconnus par la nation ».

Le Mrap dénonce l’extrême droite

Le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié des peuples (Mrap) a fait part, dans un communiqué, de sa « solidarité » avec les « musulmans provoqués et souillés ». « Cette nouvelle manifestation du racisme anti-musulmans n’est pas fortuite, elle est signée idéologiquement », poursuit le document. Ce dernier voit dans les attaques « une part de l’équation islam = terrorisme, portée et répandue par les tenants de la théorie irresponsable et dangereuse du ‘choc des civilisations’ ». Le Mrap dénonce par ailleurs « l’instrumentalisation politique du thème de l’islamisation de la France » par l’extrême droite, source, selon lui, d’un « climat délétère propice à ce genre de passage à l’acte ».

Des enquêtes sont en cours pour déterminer le ou les acteur(s) des actes racistes. Il semble que d’ores et déjà que l’incendie de Quimper soit d’origine criminelle. En attendant, le résultat des investigations de la police, les mosquées de la ville devraient être placées sous surveillance renforcée.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News