
Le mercredi 2 juillet 2025, Faith Zaba, rédactrice en chef du journal « Zimbabwe Independent », a été arrêtée à Harare suite à la publication d’un article satirique critiquant le président Emmerson Mnangagwa. Ce texte, intitulé « Lorsque vous devenez un État mafieux », a été qualifié par les autorités de matériellement faux et visant à susciter l’hostilité envers le chef de l’État.
Cette arrestation s’inscrit dans un contexte tendu où la liberté d’expression est sévèrement restreinte au Zimbabwe, classé 106e sur 180 pays dans l’indice mondial de la liberté de la presse.
Une répression judiciaire pour faire taire les voix critiques
Selon les procureurs, Faith Zaba est tenue responsable de la publication et doit rester en détention provisoire, malgré ses problèmes de santé. Cette décision provoque une vive inquiétude chez son avocat. Le pouvoir zimbabwéen, dirigé par Emmerson Mnangagwa, âgé de 82 ans, semble instrumentaliser le système judiciaire pour étouffer toute opposition. Cette méthode n’est pas nouvelle, puisque d’autres journalistes ont déjà été poursuivis ou détenus, notamment pour avoir couvert des opposants ou critiqué le régime. Amnesty International dénonce cette stratégie comme une atteinte grave au droit fondamental de la presse.
Les défenseurs des droits humains appellent à la libération
Face à cette situation, les organisations de défense des médias et des droits humains ont vivement réagi. Le Syndicat des journalistes du Zimbabwe a exprimé sa profonde inquiétude face à la criminalisation du journalisme et a exigé la libération immédiate et sans condition de Faith Zaba. Pour ces acteurs, la satire, qu’elle soit humoristique ou critique, relève de la liberté d’expression et ne devrait jamais faire l’objet de poursuites pénales. L’Alliance des médias du Zimbabwe partage ce constat et dénonce un mépris grandissant pour la liberté de la presse dans le pays.
Un climat de plus en plus inquiétant pour la démocratie zimbabwéenne
Alors que le Zimbabwe se présente officiellement comme une démocratie pluraliste, la répression croissante de la société civile et des médias indépendants laisse entrevoir une dérive autoritaire. La tentative de museler la presse fragilise non seulement la liberté d’expression mais aussi les fondements mêmes du débat démocratique. À quelques mois des prochaines échéances électorales, cette arrestation soulève de sérieuses interrogations sur le respect des droits fondamentaux dans ce pays d’Afrique australe.