Zimbabwe : Mugabe contre le reste du monde


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Robert Mugabe
Robert Mugabe

L’Occident hésite quant à l’attitude à adopter vis-à-vis du président zimbabwéen. De son côté, celui-ci multiplie les provocations.

Quoi de neuf dans la crise zimbabwéenne aujourd’hui ? Côté Mugabe, pas grand-chose : le président, qui vient d’entrer en campagne pour les élections législatives, a déclaré dans un meeting que les attaques des « vétérans » contre les fermiers blancs l’avaient « agréablement pris par surprise ». Côté « Reste du monde », en revanche, la nouveauté, c’est cet écho du porte-parole du département d’Etat américain, Richard Boucher : « Nous, nous sommes désagréablement surpris ». Et le diplomate de poursuivre : « les Etats-Unis pensent que l’usage des pouvoirs présidentiels en vue de confisquer des terres sans compensation saperait la confiance [des investisseurs] dans le Zimbabwe ».

C’est peu dire que la crise économique sans précédent affectant le Zimbabwe est l’enjeu principal de la campagne. 50 % de chômage, 60 % d’inflation, plus de devises, des perspectives de récolte sombres, … L’opposition du MDC a fait de cette crise son cheval de bataille électoral. Le président Mugabe, pour sa part, a choisi pour slogan « L’économie, c’est la terre – la terre, c’est l’économie. »

« Horribles colonialistes »

Pour le Zanu – PF, le parti du président qui a largement échoué à relancer l’activité, ce slogan n’est pas un programme, c’est bien mieux : un signe envoyé aux Zimbabwéens ruraux que Mugabe est de leur côté, et contre les fermiers blancs. Le président lui-même a annoncé que le gouvernement avait l’intention de réquisitionner la moitié des douze millions d’hectares actuellement possédés par les Blancs.

Le reste du monde n’est pas d’accord. Le Royaume-Uni a décidé de suspendre ses ventes d’armes à l’armée et à la police. Refusant l’idée de sanctions, la ministre suédoise des Affaires étrangères – qui parlait au nom de l’Union européenne, a déclaré que « ce que Mugabe attend, ce sont justement des sanctions. Il veut être isolé. Regardez ces horribles impérialistes, ces colonialistes, en Europe et aux Etats-Unis !, voilà ce qu’il espère pouvoir dire à la population. »

En fait, rien de neuf au Zimbabwe.

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Christophe Schmidt est un journaliste français passé du terrain africain à la tour de contrôle de l’Agence France-Presse. Il fait ses premières armes au tournant des années 2000 en signant pour Afrik.com une série de reportages très remarqués sur la vie politique et sociale du continent avant de rejoindre l'Agence France Presse
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