Zambie : décès de l’ancien Président Edgar Lungu


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Edgar Lungu
Edgar Lungu

Edgar Lungu, ancien Président zambien, est décédé en Afrique du Sud, où il était soigné pour une maladie non révélée. Président de 2015 à 2021, il a perdu face à Hakainde Hichilema avant de tenter un retour politique en 2023. Disqualifié par la Cour constitutionnelle, il est resté une figure influente. Son mandat fut marqué par des investissements massifs, des critiques économiques et des scandales de corruption.

L’ancien Président zambien Edgar Lungu est décédé à l’âge de 68 ans, a annoncé son parti, le Front patriotique (PF), dans un communiqué. Il suivait un traitement spécialisé en Afrique du Sud pour une maladie non divulguée.

Qui était Edgar Lungu ?

Edgar Lungu a dirigé la Zambie de 2015 à 2021, avant d’être largement battu par l’actuel chef de l’État, Hakainde Hichilema. Après sa défaite, il s’était retiré de la vie publique, mais avait fini par revenir sur la scène politique. Il espérait se représenter à la présidence, mais la Cour constitutionnelle l’en a empêché, estimant qu’il avait atteint la limite de mandats fixée par la loi. Malgré cette disqualification, il est resté une figure influente, multipliant les critiques envers son successeur.

Dans une brève déclaration vidéo, sa fille Tasila a indiqué que l’ex-président, « sous surveillance médicale ces dernières semaines », était mort jeudi à 6 heures (4h GMT) dans une clinique de Pretoria, en Afrique du Sud. « En ce moment de deuil, nous invoquons l’esprit du principe Une Zambie, une nation – le credo intemporel qui a guidé l’engagement du Président Lungu envers notre pays », a-t-elle ajouté dans un message empreint d’émotion.

Une nation en deuil

Bien que la nature exacte de sa maladie n’ait pas été révélée, on sait qu’il avait subi une opération de la gorge à l’étranger il y a une dizaine d’années, en raison d’un rétrécissement de l’œsophage, selon son cabinet à l’époque. Dans son message de condoléances, le Président Hichilema a appelé à l’unité et à la solidarité : « Rassemblons-nous comme un seul peuple, au-delà des affiliations politiques ou convictions personnelles, pour honorer la mémoire d’un homme qui a occupé la plus haute fonction de notre nation ».

Lungu avait accédé au pouvoir en janvier 2015, à la suite d’une élection anticipée provoquée par le décès de son prédécesseur, Michael Sata. Il avait ensuite été reconduit en 2016 pour un mandat complet après avoir remporté un peu plus de 50% des suffrages. Durant sa présidence, il avait favorisé les investissements chinois et initié de vastes projets d’infrastructures. Toutefois, son bilan économique a été critiqué : croissance en berne, chômage persistant, endettement croissant.

Un retour raté en 2023

Son mandat a également été entaché par des scandales de corruption touchant son entourage, bien qu’il ait toujours nié toute implication. Son parti a aussi été accusé d’intimidations contre l’opposition et la population civile, notamment via son aile jeunesse. En 2021, Lungu a perdu les élections par près d’un million de voix face à Hichilema, considéré comme plus pro-occidental. D’abord retiré de la vie politique, il avait tenté un retour en 2023, profitant du recul de popularité de son successeur.

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