
Victoire.
Un prénom qui défie les barreaux.
Talent.
Un nom qui fait vaciller les tyrans.
Même derrière les murs de fer,
la vérité résonne.
Elle défie le mensonge.
Six mois derrière les barreaux,
sans cause, sans raison,
juste pour avoir porté haut
l’étincelle de la démocratie,
la flamme des droits et des libertés.
En prison, elle parle bas.
Ses mots traversent la nuit,
emportés par le vent,
et fécondent les mémoires éveillées.
On a voulu enfermer sa voix,
la réduire à néant.
Mais les idées n’ont pas de chaînes.
Elles voyagent, libres.
Elles traversent les frontières et les cœurs.
Chaque nuit est une lutte silencieuse.
Chaque jour, un monologue intérieur.
Le corps s’épuise,
La dignité demeure indocile, intacte,
comme un devoir.
La prison est noire de murs,
noire d’air, noire d’intentions.
Elle ne garde pas que des corps :
elle tente de briser l’humain.
Tout y est surveillé :
les murs, les portes, les ombres.
Même le silence est contrôlé.
Madame Victoire Ingabire,
les murs lui ont appris la patience.
Ils empilent les jours, espérant user son espoir.
Pourtant, sa force et sa voix demeurent.
Aux gardiens du pouvoir
Pourquoi enfermez-vous la vérité
pour laisser libres les vices et les mensonges ?
Le courage ne se cage pas.
La vérité ne se muselle pas.
Le mensonge, lui, devra trembler.




