Tunisie : nouvelle révolte à Sidi Bouzid


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Des heurts ont éclaté ce jeudi entre force de l’ordre et manifestants à Sidi Bouzid, berceau de la révolution. Les protestataires, des ouvriers réclamant leurs salaires, ont attaqué le siège du gouvernorat.

Nouvelles tensions à Sidi Bouzid. Des centaines de manifestants, travailleurs journaliers réclamant leurs salaires, ont saccagé le siège du gouvernorat. Cela fait déjà plusieurs semaines qu’ils demandent à être rémunérés. Soutenus par quelques habitants, ils ont également tenté d’incendier le siège du parti islamiste au pouvoir Ennahda. Les organisations syndicales estiment le nombre de protestataires à 1000. Mais le ministère de l’Intérieur donne le chiffre de 150.

Il n’a pas fallu longtemps aux forces de l’ordre pour intervenir. Ces derniers auraient effectué des tirs de sommation et gaz lacrymogène. « Voici de nouveau la police de Ben Ali », ont scandé les contestataires. Ils faisaient ainsi référence à la sévère répression employée par le régime de l’ex-président tunisien pour mater le soulèvement de janvier 2011. Sidi Bouzid, berceau de la révolution, est symbolique en Tunisie. La révolution a éclaté dans la région, située dans le centre du pays, suite à l’immolation du vendeur ambulant, Mouhamed Bouazizi. C’est suite à cette révolte populaire que Ben Ali est chassé du pouvoir, le 14 janvier 2011.

Des conditions de vies toujours difficiles

Le ministère de l’Intérieur a reconnu qu’il y a eu des violences mais pas de tirs de sommation. « La police a dû seulement tirer des grenades lacrymogènes pour disperser les gens qui s’attaquaient à coup de pierres au gouvernorat », a indiqué à l’AFPle porte-parole du ministère, Khaled Tarouch. Selon lui, le calme est revenu. Il n’y a eu aucun blessé, ni dans les rangs des forces de l’ordre, ni des manifestants. De son côté, Ennahda a déploré les attaques contre son siège, désignant « un groupe de manifestants téléguidés par des partis politiques ». Sans nommer toutefois les partis en question.

Depuis la chute du régime de Ben Ali, les conditions de vies des Tunisiens ne se sont pas améliorées. Le chômage des jeunes est toujours très élevé. Les tensions sont loin d’être apaisées dans la Tunisie post-révolution.

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