Toussaint au Bénin : Un jour pour penser aux morts !


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Le 1er novembre de chaque année est la date de la commémoration mondiale de tous les saints. Mais au Bénin, on profite du jour férié que constitue la journée de la Toussaint pour se souvenir par anticipation des défunts.

A l’approche du 1er novembre, tous les cimetières du pays font peau neuve ainsi que la quasi-totalité des tombes qu’ils abritent. Cette année, la tradition est encore respectée. Le cimetière catholique de Parakou, troisième municipalité du Bénin située à 430 km de Cotonou, la grande métropole, a été transformé en un chantier lundi 31 octobre 2011, la veille de la Toussaint. Les ouvriers de tout genre sont affairés. Tandis qu’un maçon pose les briques tout autour d’une nouvelle tombe pour l’enjoliver, c’est un peintre qui passe une autre tombe crépit à la chaux. Et face aux tombes carrelées, on retrouve des parents de défunts, seau d’eau ou bidon avec du savon en mains. Avec soin, ils lavent les tombes et les nettoient avec des chiffrons propres.

Philomène Lino Boni a perdu son mari, il y a 15 ans. Elle ne peut s’empêcher de mettre au propre la dernière demeure de son celui qu’elle continue d’appeler son homme : « Chaque année, je viens faire ça. Et toutes les fois, c’est un sentiment d’amertume qui m’anime. Les enfants sont là. Il m’a laissé les charges de deux personnes. C’est difficile pour une femme.», s’exclame la veuve les yeux embués de larmes. A côté d’elle, son oncle Basile Zomahoun qui a enterré son fils Serge en 2005 face à la tombe d’Henri Boni, est debout. Le vieux de 74 ans continue, malgré son âge, de prendre soin de là où repose sa progéniture. C’est d’ailleurs lui qui explique pourquoi, les défunts sont célébrés le 1er novembre, date de la Toussaint : « C’est le 02 novembre qui est la fête des morts. Mais comme au Bénin, c’est seulement le 1er qui est déclaré chômé et payé, on profite de ce jour de repos pour nettoyer les tombes et prier avec l’aide des prêtres afin que Dieu accepte les âmes de nos morts. », a-t-il précisé. Et à l’archevêque de Parakou, Mgr Pascal N’Koué de renchérir : « …C’est pour cela qu’on recommande aux fidèles encore vivants de demander beaucoup de messes pour les défunts dans le mois de novembre…»

Pour la Toussaint de cette année, les vendeurs de bougies et les fleuristes font encore de bonnes affaires, comme à l’accoutumée.

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