Togo : Mally présente son programme aux parlementaires


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Au milieu : Abass Bonfoh, President de l'Assemblée

Les préoccupations majeures du gouvernement se résument en quatre grands points. Elles vont de la consolidation de la Nation togolaise, à la réaffirmation de la place du Togo dans le concert des nations. Ce programme, présenté lundi, prévoit également la constitution de bases solides de la croissance et du développement, et l’amélioration des conditions d’accès aux services essentiels.

Notre correspondant à Lomé

« Notre pays a souffert de l’incompréhension des ses fils. Nous avons perdu beaucoup de temps dans de vaines querelles et dans des conflits fratricides qui n’ont eu comme résultat que de nous éloigner de la recherche des solutions idoines aux vrais problèmes auxquels nous devons faire face », a déclaré le Premier Ministre Komlan Mally. L’acte un pour que le Togo retrouve son unité.

Les ministres du gouvernement MallyLe secteur économique a beaucoup retenu l’attention de M. Mally. Il adressé le tableau sombre et de la vie précaire que vivent les Togolais et a proposé ses remèdes.
« Pendant les dix derniers années, le taux de croissance par an du produit intérieur brut n’a guère dépassé 1% alors que la population croit à un rythme plus élevé estimé à 2,4%. Autant dire que le Togo n’a plus, depuis longtemps, la possibilité de nourrir convenablement ses enfants. Ce qui explique en grande partie le fait que près de 62% des Togolais soient considérés comme pauvres, c’est-à-dire qu’ils ne disposent pas de moyens minima pour répondre à leurs besoins vitaux tels que se nourrir, se vêtir, se loger se soigner », a reconnu le Chef du gouvernement.

Pour ce faire, le gouvernement Mally compte s’employer activement pour « éliminer de toutes les politiques publiques, les aspects qui empêchent d’obtenir des performances à la hauteur des sacrifices souvent consentis ».

Au milieu : Abass Bonfoh, President de l'AssembléeSur le plan de la gouvernance économique, l’équipe Mally se dit prête à opérer des audits, des évaluations, des analyses de situations « en vue de déceler les goulots d’étranglement et trouver des stratégies susceptibles et remettre l’économie sur de nouvelles rampes ».
L’assainissement des finances publiques, le renforcement de la gouvernance et de la transparence, sont autant de secteurs que le Premier Ministre ne veut pas négliger.

« Dans le passé, près de 80% des investissements publics ont été toujours financés de l’extérieur. C’est la raison pour laquelle la suspension de la coopération par nos principaux partenaires a eu un effet dévastateur sur l’économie nationale », a observé le Premier Ministre.

Désormais, le gouvernement compte faire appel au sens civique des populations et aux operateurs économiques « pour qu’ils s’acquittent de manière prompte et conformément à la réglementation en vigueur, de leurs obligations fiscales », a proposé le nouveau locataire de la Primature.

Par ailleurs, il a promis renforcer le domaine de la santé. Et dans ce sens, l’action du gouvernement sera plus accentuée sur la prévention et le traitement du VIH/Sida, le paludisme et la tuberculose. Les problèmes d’éducation, de formation, d’eau, d’assainissement et la protection sociale que connaissent les Togolais « trouveront des solutions améliorées », selon M. Mally.

Désapprobation du programme par l’Union des Forces de Changement (UFC)

Députés Fabre et Lawson (UFC)« Nous n’avons pas pris part au vote parce que nous ne voulons pas nous rendre complice de la violation du règlement intérieur », a déclaré M. Jean-Pierre Fabre, Secrétaire Général du parti d’opposition UFC. Pour lui, la déclaration de politique générale doit être votée par bulletin secret conformément aux dispositions de l’Assemblée nationale. Ce que confirme l’article 65 du règlement intérieur.

Dix députés de l’UFC ont demandé l’application du règlement intérieur qui veut que « lorsque dix députés le demandent, qu’on puisse procéder à un vote au bulletin secret », a expliqué M. Jean-Pierre FABRE. Contre les députés de l’UFC, ceux du RPT majoritaires ont souhaité un « vote à main levée », estimant qu’il y a vice de forme dans la procédure de l’opposition représentée par l’UFC.

Au delà de la violation du règlement intérieur évoqué par l’UFC, Madame Isabelle Amaganvi est ferme sur leur position. « Ce programme présenté oralement ne nous convainc pas. Nous n’avons pas eu le temps matériel pour analyser tout le programme d’action du Premier Ministre. Nous ne pouvons pas approuver tout de suite un programme qui a été présenté pendant plus d’une heure », a-t-elle soutenu.

Dans le camp du RPT, le gouvernement doit exister.
« La confiance doit être donnée au gouvernement afin qu’il puisse travailler », selon Dama Dramani, porte parole du groupe parlementaire RPT.

Un programme finalement adopté

Adoption du programme par les députés RPTA la fin du vote, quarante deux députés (dont 41 du RPT et 1 du CAR) sur 77 ont approuvé le projet de société du gouvernement Mally. L’UFC ne s’est pas prononcée lors du vote. Les trois autres députés du CAR ont voté contre.

Formé le 13 Décembre dernier, le gouvernement de M. Komlan Mally compte 21 ministres issus de 4 partis politiques. L’Union des Forces de Changement (UFC) et le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) ont boycotté leur entrée dans ce gouvernement.

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