Soudan : le conflit entre l’armée et les FSR, un enjeu de pouvoir et de ressources


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le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhan et le chef des FSR Mohamed Hamdan Dagalo
le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhan et le chef des FSR Mohamed Hamdan Dagalo

Le conflit au Soudan est une guerre civile qui a éclaté le 15 avril 2023 entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR), une force paramilitaire créée en 2019 pour lutter contre la rébellion au Darfour. Les combats entre les deux groupes armés ont fait plus de 5 000 morts et 2,5 millions de déplacés.

Les causes du conflit sont multiples et rendent complexes la conclusion d’une paix. En effet, la rivalité entre le général Abdel Fattah al-Burhan, chef de l’armée, et le général Mohamed Hamdan Dagalo, chef des FSR, est largement personnelle, mais elle est également liée à des questions de pouvoir et de ressources.

En parallèle, la reprise de la guerre au Darfour, qui a fait plus de 300 000 morts entre 2003 et 2009, complique encore plus la situation. Les combats se sont concentrés dans la capitale Khartoum et dans le Darfour, deux régions clés du pays.

Depuis le début des combats entre l’armée et les FSR, plus de 3 000 personnes ont été tuées et plus de 2,5 millions de personnes ont été déplacées. En outre, le conflit entraîne une grave crise humanitaire, avec des pénuries alimentaires et une augmentation des risques d’épidémies.

La population civile, qui avait été héroïque pour faire tomber la dictature d’Omar el-Bechir, doit malheureusement constater l’impasse dans laquelle se trouve le Soudan.

Des soutiens internationaux pour chaque camp

Malgré plusieurs cessez-le-feu annoncés, les combats se poursuivent. Les deux parties au conflit sont responsables de violations des droits de l’homme, notamment de bombardements de civils et de pillages.

La communauté internationale s’implique dans la résolution du conflit. L’ONU a mis en place une mission de maintien de la paix au Soudan, mais son action est limitée par le refus des belligérants de coopérer.

Les soutiens internationaux dont bénéficient les belligérants au Soudan évoluent constamment.

L’armée du Soudan bénéficie notamment du soutien de l’Egypte, des Etats-Unis et de certains pays du Golfe.

Les Forces de soutien rapide bénéficient du soutien indirect de la Russie à travers la présence des milices de Wagner. La Russie a également fourni aux FSR des armes, des munitions et des formations militaires. Elle a également utilisé son influence pour faire pression sur les autres pays pour qu’ils soutiennent les FSR. L’Ethiopie voisine est aussi un soutien des FSR.

La communauté internationale, représentée par l’ONU, l’Union européenne et les États-Unis, appelle à un cessez-le-feu et à un retour au dialogue. Cependant, elle n’a pas réussi à imposer sa volonté aux belligérants.

Human Rights Watch et Amnesty International dénoncent les violations des droits de l’homme commises par les deux parties au conflit. Elles appellent à un soutien international à la population civile qui est dans une situation humanitaire catastrophique.

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