Soudan du Sud : l’armée avance sur Bor, Washington menace d’intervenir


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Le Soudan du Sud continue de s’embraser. Les forces loyales se disent prêtes à intervenir à Bor, où les rebelles sont, entre autres, actuellement retranchés. Barack Obama a parallèlement averti qu’il pourrait prendre de nouvelles mesures pour assurer « la sécurité des citoyens » après l’attaque contre quatre militaires américains.

La situation au Soudan du Sud va de mal en pis. L’armée sud-soudanais s’est dit prête à avancer sur la ville stratégique de Bor actuellement aux mains des militaires fidèles à Rieck Machar, ex-vice-président limogé en juillet par le Président Salva Kiir. « Les forces SPLA et les forces loyales (au gouvernement) sont maintenant prêtes à avancer sur Bor », à quelque 200 km au nord de la capitale Juba, a déclaré le président devant les députés sud-soudanais. Le pays est depuis une semaine en proie à de violents combats entre deux factions rivales de l’armée, dont l’une soutient Salva Kiir et l’autre Rieck Machar accusé d’avoir fomenté un coup d’Etat contre le Président sud-soudanais.

Dans un même temps, l’ONU a annoncé le déploiement de ses troupes dans plusieurs villes du pays alors que la communauté internationale intensifie ses prises de contact entre les deux hommes afin d’empêcher une guerre civile. Un émissaire américain et un second nigérian sont attendus à Djouba dans le cadre d’une médiation, selon le ministère sud-soudanais des Affaires étrangères. Ceux-ci interviennent après la visite d’une délégation de ministres des Affaires étrangères d’Afrique de l’Est. Après avoir rencontré samedi Salva Kiir, ce dernier avait accepté « un dialogue sans conditions » avec son rival, bien que la veille, Riek Machar avait refusé de négocier avec Salva Kiir. Il s’était finalement rétracté à la seule condition que les responsables politiques emprisonnés ou assignés à résidence soient libérés et conduits dans un lieu sûr.

Washington réagit

Mais Riek Machar semble toujours déterminé à renverser le dirigeant sud-soudanais. Ses fidèles militaires tentent de conserver le contrôle sur l’Etat-clé d’Unity, qui concentre les ressources pétrolières du pays. Depuis la prise de la ville par les rebelles, les rues sont jonchées de dizaines de cadavres.

Le Président américain Barack Obama a vivement réagi après l’attaque samedi contre quatre soldats américains près de l’aéroport de Bor. « Je peux prendre de nouvelles mesures pour assurer la sécurité des citoyens, du personnel et des biens américains, dont notre ambassade, au Soudan du Sud », a-t-il dit. Un message plus que clair lancé aux troupes rebelles sud-soudanaises. Les Etats-Unis se disent ainsi prêts à intervenir.

Chose surprenante, le Soudan, frère ennemi du Soudan du Sud, pourrait intervenir militairement, selon des experts. Et de fait, le pays tire d’importants revenus en taxant fortement l’acheminement du pétrole à travers son territoire par des oléoducs.

Les combats ont éclaté dimanche 15 décembre entre les forces de Machar et celles de Kiir, déchirant le plus jeune Etat de la planète, indépendant depuis 2011 après une longue guerre civile contre le Soudan. Ils auraient fait au moins 500 morts, selon un bilan très partiel. A Djouba, près de 20 000 Sud-soudanais auraient trouvé refuge dans les bases de l’ONU.

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