Sonia Rolland, flic de charme


Lecture 4 min.
Sonia Rolland
Sonia Rolland

Ex-Miss France 2000, mannequin, auteur d’un livre sur la beauté noire, présidente d’une association pour aider les enfants rwandais et, depuis peu, actrice dans la dernière série policière de la chaîne M6… Sonia Rolland a plus d’une corde à son arc. Interview.

C’était le 8 mars dernier, on célébrait la Journée de la femme. Dans l’intimité d’un restaurant de l’avenue des Champs-Elysées, à Paris, Sonia Rolland, la belle franco-rwandaise, recevait la presse pour parler de « Léa Parker », la nouvelle série policière lancée la veille par la chaîne de télévision M6. Entre deux tasses de chocolats chauds, elle revient sur son parcours et confie avec enthousiasme son attachement pour le Rwanda.

Vous voilà lancée dans l’aventure télévisuelle… Les deux premiers épisodes de Léa Parker ont connu un relatif succès !

Sonia Rolland : Oui, je suis satisfaite de ces deux premiers numéros. Toute l’équipe était tellement angoissée ! Nous avons eu les résultats et entre le premier et le deuxième épisode, il y a eu 800 000 téléspectateurs de plus. En tout, cela fait près de 3,1 millions de téléspectateurs, soit plus de 24% de part en Access prime time.

Dans la série, vous êtes Léa Parker, chef d’équipe dans une division spécialisée. Pour vous, qui êtes femme et noire, est-ce un signal fort ?

Sonia Rolland : Pourquoi toujours chercher à interpréter en terme de minorité ? Il y a eu un casting, j’y ai été j’ai été retenue. C’est tout. Ce projet n’a pas été conçu pour moi particulièrement. Mais pour ce qui est de la femme noire en France, je pense qu’on pourrait disserter longtemps. Tirons plutôt le chapeau aux producteurs de « Léa Parker » qui ont décidé de travailler sur place en faisant bosser des techniciens français. Admirez le résultat.

Dans la série, vous êtes toujours belle et élégante. Vous portez une attention particulière à votre look, non ?

Sonia Rolland : Je vous vois venir, vous pensez que je ne joue que la belle. Et bien non ! Le projet se propose de divertir tout en restant crédible. Je ne suis pas en représentation perpétuelle. Je joue bien ma partition. J’essaie de mettre en avant ma palette d’émotion, en espérant réussir à la transmettre. Vous savez, j’ai toujours voulu faire ce métier-là, j’essaie donc de donner le maximum dans chacun de mes rôles.

Pour arriver à la comédie, comment s’est passée votre conversion après Miss France 2000 ?

Sonia Rolland : Vous savez, être Miss France, même si je ne renie pas cette grande phase de ma vie, n’a pas que du positif. Quand on a l’étiquette de Miss, c’est pas toujours évident quand on participe à des castings. J’ai toujours voulu qu’on remarque mon travail mais à un moment donné, les gens ne me proposaient des rôles dénudés, pas toujours justifiés ! Ce qui a fait basculer les choses, c’est ma rencontre avec Alain Delon, qui m’a conseillé mon agent. Ce dernier ne ménage pas ses efforts pour me dégotter des castings. Mais après, c’est à moi de prouver que je suis capable de faire ce métier.

On est parfois tenté de vous comparer à Halle Berry !

Sonia Rolland : C’est flatteur, mais il y a encore du travail. C’est vrai que c’est une ex-Miss Ohio qui s’est mise au cinéma, et qu’elle aussi métisse comme moi.

En parlant de métissage, vous êtes rwandaise par votre mère. A quelques jours des dix ans du génocide rwandais, vous sentez-vous investie d’une mission ?

Sonia Rolland : Merci de me poser cette question. Je ne supporte pas l’amnésie de l’espèce humaine. Le génocide rwandais est quand même le plus grand génocide après le génocide arménien. Je suis tellement concernée que j’ai monté une association, l’Association Sonia Rolland pour les enfants. Lors de mon dernier voyage au pays, en 2002, j’ai pu me rendre compte de la désolation des enfants rwandais, qui sont 600 000 et dont plus de 20 000 sont atteints du sida. Je serai vraiment fière quand j’aurai réalisé mon projet de fondation pour eux. Je me sens très concernée par le Rwanda. C’est d’ailleurs révélateur de ma recherche identitaire.

Pour finir, vous avez été récemment choisie pour porter haut les couleurs des magasins de cosmétiques Marionnaud…

Sonia Rolland : C’est vrai que la beauté ethnique est de plus en plus mise en avant et ça ne me gêne pas d’être l’égérie de Marionnaud. Je veux, sans vouloir être le symbole d’une communauté, assumer ma couleur de peau.

Lire aussi : L’abécédaire de la beauté des peaux colorées

Par Romaric Atchourou

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News