Sénégal : la libération provisoire de Farba Ngom au cœur des débats


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Farba Ngom, député sénégalais
Farba Ngom, député sénégalais

La Commission nationale des droits de l’Homme du Sénégal a réclamé la libération provisoire du député Farba Ngom. Incarcéré depuis février pour blanchiment et détournement présumés, l’élu souffrirait de graves pathologies cardiaques. Cette requête, appuyée par deux rapports médicaux, ravive les appels de ses avocats.

Mais elle provoque aussi une vive controverse au sein de la classe politique et de la société civile.

Un état de santé jugé incompatible avec la détention

C’est à la suite de deux rapports médicaux alarmants que la présidente de la CNDH, Amsatou Sow Sidibé, a saisi le pool judiciaire financier le 2 septembre. Selon les experts, l’homme politique souffrirait de graves pathologies cardiaques. Elles peuvent entraîner une « mort subite nocturne ». Ces conclusions renforcent les demandes répétées de ses avocats. Ceux-ci réclament depuis plusieurs mois sa libération provisoire ou son placement en résidence surveillée afin qu’il bénéficie de soins adaptés.

Un proche de Macky Sall dans la tourmente judiciaire

Farba Ngom, député-maire des Agnam et fidèle allié de l’ancien président Macky Sall, est incarcéré depuis le 27 février. Il est poursuivi pour « association de malfaiteurs en vue de blanchiment d’argent », « escroquerie portant sur les deniers publics » et « blanchiment ». Son dossier reste emblématique des tensions autour de la gestion des affaires publiques et de la lutte contre la corruption au Sénégal.

Une intervention qui divise

La sortie de la CNDH ne fait pas l’unanimité. D’anciens détenus et des membres de la société civile dénoncent une démarche sélective. Ils rappellent qu’ils avaient eux-mêmes interpellé la Commission sans obtenir de réponse. Des voix internes à l’Alliance pour la République (APR), le parti de l’ex-président Sall, regrettent que la demande de clémence ne s’étende pas à d’autres figures incarcérées, comme Mansour Faye. Ces critiques soulèvent la question de l’impartialité et de la cohérence de l’action de la CNDH.

Une institution sous pression

Au-delà du cas de Farba Ngom, cette affaire révèle les défis auxquels la Commission nationale des droits de l’Homme est confrontée dans un contexte politique polarisé. L’équilibre entre la défense des droits individuels et la perception d’une justice équitable reste fragile. La décision finale appartient aux magistrats, mais la polémique révèle déjà les fractures entre partisans, opposants et société civile autour de la question des droits en détention.

Maceo Ouitona
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Maceo Ouitona est journaliste et chargé de communication, passionné des enjeux politiques, économiques et culturels en Afrique. Il propose sur Afrik des analyses pointues et des articles approfondis mêlant rigueur journalistique et expertise digitale
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