
Depuis début mai 2025, le Sahel est entré dans un cycle de violence sans précédent. Et juin ne l’a pas épargné : le sang a continué de couler sur l’autel d’un échec sécuritaire orchestré par des putschistes aveuglés par leur stratégie « tout-russe ».
Les chiffres à glacer le sang
- Mali
2 juin – Attaque coordonnée à Tombouctou : VBIED + guet-apens, bilan estimé à 30–40 militaires tués.
3 juin – Base de Boulkessi : 60 soldats tués, 40 blessés, dizaines capturés. JNIM a revendiqué l’attaque .
4-5 juin – Incursions de JNIM à Tessit et Mahou, faisant au moins 5 morts, dont environ 10 blessés .
- Burkina Faso
1er juin – À Koumbri, Yatenga : prise de position militaire, bilan de 45 soldats et 10 volontaires VDP tués .
11 juin – Base de Mansila : attaque meurtrière prenant la vie d’environ 100 soldats .
- Niger
19 juin – Banibangou, tri-frontières : 34 soldats tués, 14 blessés dans une puissante attaque via 200 motos et 8 véhicules, revendiquée par l’État Islamique .
Une infographie essentielle
- Carte de la zone Liptako-Gourma :
Points rouges : Boulkessi, Tombouctou, Tessit, Mahou (Mali).
Points orange : Koumbri, Mansila (Burkina).
Point noir : Banibangou (Niger).
- Courbe des pertes militaires (mai → juin) :
Mai : > 400 soldats tués (Mali, Burkina, Niger).
Juin : + ~ 250 morts (chiffre combiné des attaques récentes).
Graphique d’évolution de contrôle territorial : JNIM contrôle maintenant > 40 % du Mali, > 30 % du Burkina .
Le jeu illusoire du tout-russe
Le recours à Africa corp (ex-Wagner) n’a abouti à aucun succès tangible : les attaques, de Juin en Mai, illustrent un renforcement de la menace et un affaiblissement de l’armée sahélienne.
JNIM n’est plus seulement une force militaire : elle construit écoles, tribunaux, réseaux logistiques — un État dans l’État().
Le silence des « chefs » est désormais un aveu
La réponse politique est absente : pas de condamnation ferme, pas de stratégie claire, pas de mobilisation nationale – juste « formules souverainistes » et posture anti-impérialiste face à la vraie guerre. Le peuple saigne, les soldats tombent et le vide stratégique grandit.
Exigeons un réveil stratégique. Pour inverser ce désastre, il faudra :
- Recréer une armée professionnelle, disciplinée, opérationnelle et ancrée dans le terrain.
- Rouvrir le jeu diplomatique international : CEDEAO, Union africaine, Europe, États-Unis, sans oublier la plateforme russe où utile — mais jamais exclusive.
- Rétablir le lien armée–nation, impliquer les populations locales dans la collecte de renseignements essentiels.
Le verdict cinglant et les faits accablants :
- Les mêmes schémas se répètent : embuscades, bases prises, populations ciblées.
- Le spectre d’un basculement vers la guerre civile plane, comme l’alerte la montée de la violence contre les civils (Fulani, VDP, villages visés).
- Le Sahel n’a pas besoin d’idéologie. Il a besoin de résultats. Il a besoin de protéger ses citoyens. Il a besoin — et c’est désormais urgent — d’un leadership lucide, courageux et ancré dans la réalité.