Sahara : Alger dénonce la « dérive espagnole » avec le Maroc


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Salah Goudjil, président du Conseil de la nation
Salah Goudjil, président du Conseil de la nation

L’Algérie n’est pas prête à tourner la page, après sa colère suite aux accords conclus entre le Maroc et l’Espagne au sujet du Sahara Occidental. Après la diplomatie algérienne, c’est au tour du Conseil de la nation de hausser le ton.

En Algérie, le niveau de la colère, déclenchée par les récents accords entre l’Espagne et le Maroc, ne faiblit toujours pas. Après le ministère algérien des Affaires étrangères qui a rappelé son ambassadeur accrédité en Espagne et dénoncé un « vil marchandage », c’est au tour du Bureau du Conseil de la Nation, présidé par Salah Goudjil, d’étaler toute son amertume après ces accords conclus entre Madrid et Rabat.

Dans un communiqué, le Bureau du Conseil de la nation a fait part de son immense surprise « devant la surprenante déviation enregistrée dans la position de l’Espagne envers la juste cause sahraouie et le soutien douteux dont elle a fait montre envers un processus de colonisation condamné par la Charte et la légalité internationales », qualifiant cet acte de « dérive », si ce n’est simplement « une prise de partie inacceptable ».

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Pour les services de Salah Goudjil, « la dérive de la position du gouvernement espagnol et son alignement avec les thèses » du roi Mohammed VI « s’inscrivent en porte-à-faux avec la réalité du terrain et aux notions du droit international qui rejettent toute forme de colonialisme et de domination ». Ils évoquent un « revirement douteux », qui pousse à se poser la question de savoir quelles sont les « réelles visées ».

Le Bureau du Conseil de la nation, estimant que cet accord a été « fait dans le cadre d’un échange au détriment des intérêts des peuples et leur droit à l’autodétermination », appelle « le Parlement espagnol à préserver l’honneur et la dignité des Parlements ainsi que la crédibilité de l’action humaine parlementaire en révisant cette regrettable et inhabituelle position dans le traitement du dossier sahraoui par l’Espagne ».

A rappeler que le Maroc et l’Espagne ont fini par accorder leurs violons, après près d’une année de brouille diplomatique. Les termes de cet accord qui fâche en Algérie stipulent que l’Espagne reconnaît la marocanité du Sahara Occidental et décroche en retour un engagement ferme du Maroc à ne plus lorgner Ceuta et Melilla, villes sur lesquelles le royaume chérifien a toujours tenté de faire main basse.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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