RSF demande la vérité sur l’assassinat de Norbert Zongo


Lecture 2 min.
arton13142

L’ONG de défense de la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF), a vertement critiqué, mardi, l’attitude du gouvernement burkinabé qui ne veut pas que la vérité soit connue sur la mort, le 13 décembre 1998, de Norbert Zongo et trois de ses compagnons, « probablement assassinés » par des membres de la Garde présidentielle burkinabé, sous l’autorité de François Compaoré, le frère du chef de l’Etat.

« Tous les discours lénifiants du gouvernement burkinabé sur sa volonté de laisser travailler la justice en toute indépendance ne sont que des injures faites à la famille de Norbert Zongo. Il est clair que les autorités, de la présidence de la République au Parquet, font tout ce qui est en leur pouvoir pour que l’instruction n’avance pas », a déclaré RSF dans un communiqué dont copie a été transmise à la PANA.

Norbert Zongo, directeur de l’hebdomadaire « L’Indépendant », a été retrouvé mort, avec trois autres personnes, carbonisés dans leur véhicule, le 13 décembre 1998, à Sapouy (Sud) alors qu’il enquêtait sur la mort suspecte de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré, le frère du chef de l’Etat burkinabé.

« Depuis plusieurs années, les autorités ont tenté, en vain, d’acheter le silence de la famille du journaliste. Mais tous ces efforts pour masquer la vérité ne changeront jamais la réalité », a ajouté l’organisation qui défend la liberté d’expression à travers le monde.

Depuis 1999, a affirmé RSF, plusieurs émissaires du gouvernement burkinabé ont régulièrement approché la famille de Norbert Zongo, notamment son épouse, leur offrant une compensation financière contre le « pardon ». Mais la famille a toujours refusé ce troc, estimant qu’aucun des assassins n’ayant été encore condamné, il n’y avait « personne à pardonner ».

« Les soupçons sont forts, les éléments accablants et les assassins de Norbert Zongo et ses compagnons, comme en 1998, sont à chercher du côté de la Garde présidentielle. Nous resterons mobilisés jusqu’à ce que justice soit rendue », a déclaré l’organisation.

Lire aussi Burkina Faso : Deux journalistes reconnus coupables de diffamation dans l’affaire Compaoré

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News