
Le soleil printanier baignait la cour du collège Malek-Haddad lorsque des dizaines d’écoliers ont découvert, émerveillés, ce qui représente désormais un tournant dans le développement du football africain : la toute première « FIFA Arena » du continent qui vient d’ouvrir en Algérie. Cette infrastructure innovante, fruit d’un partenariat stratégique entre la Fédération algérienne de football (FAF) et l’instance mondiale du ballon rond, marque le début d’une initiative ambitieuse visant à déployer plus de 1 000 terrains similaires à travers le monde.
La FIFA Arena se veut un laboratoire de football de proximité. Ainsi, cette enceinte synthétique de 20 × 40 mètres, clôturée, éclairée et équipée de bancs et panneaux pédagogiques, représente un espace sécurisé où la mixité et la gratuité constituent les piliers fondamentaux.
« L’Algérie est le premier pays en Afrique à inaugurer une FIFA Arena, la première d’une longue série sur le continent. Ce jour marque une étape clé dans le développement du football pour les jeunes et les enfants. Cela constitue un héritage concret pour la jeunesse algérienne. Dans un pays autant passionné de football que l’Algérie, une telle inauguration ouvre la voie à l’excellence, et nous en sommes fiers. Ces enfants viendront ici, joueront, prendront du plaisir, et qui sait, peut-être que certains deviendront les futurs Mahrez ou Slimani », explique Gelson Fernandes, directeur régional Afrique de la FIFA, présent pour l’inauguration. « Ils serviront de support à des activités d’éducation civique, d’initiation à l’arbitrage et d’ateliers sur l’égalité des genres. »
Le projet s’inscrit parfaitement dans la feuille de route « FIFA 2020-2030 » et répond aux Objectifs de développement durable des Nations Unies, fusionnant ambitions sportives et enjeux sociétaux.
Un déploiement éclair qui témoigne d’une volonté politique forte
La rapidité avec laquelle ce projet s’est concrétisé illustre l’engagement des parties prenantes. Walid Sadi, président de la FAF, et Gelson Fernandes ont paraphé l’accord il y a quelques mois à peine, choisissant le collège Malek-Haddad de Bordj El Kiffan, dans la banlieue est d’Alger, comme site pilote.
Le financement hybride associe le programme FIFA Forward à une contrepartie logistique fournie par la fédération algérienne. Point notable : l’installation a été réalisée par une entreprise locale sous supervision internationale, créant ainsi un modèle de transfert de compétences reproductible.
Cette dynamique ne s’arrêtera pas là : un deuxième terrain est déjà programmé au collège Ibn Djobeir, dans le quartier occidental de Chéraga, avec une inauguration prévue avant la rentrée scolaire 2025-2026.
L’Algérie dans le cercle très fermé des nations pionnières
En effet, la FAF rejoint un groupe sélect de onze fédérations pilotes — une par confédération — sélectionnées pour lancer le programme avant son déploiement global.
Après la Géorgie et l’Arménie en Europe (UEFA), la Thaïlande et l’Indonésie en Asie (AFC), l’Algérie devient le cinquième pays mondial, et le premier africain, à concrétiser cette vision.
Les implications de cette initiative dépassent largement le cadre sportif. Dans une métropole en pleine expansion comme Alger, où les espaces de jeu se raréfient, ces Arenas garantissent aux jeunes un accès gratuit à des infrastructures de qualité professionnelle.
L’aspect inclusif constitue également une priorité absolue : terrains mixtes, programmes spécifiques pour encourager la pratique féminine et sessions adaptées aux jeunes en situation de handicap sont prévus dès le lancement.
Le football scolaire représente non seulement un vivier de talents pour notre équipe nationale, mais aussi un puissant vecteur d’intégration social, souligne Walid Sadi. « Ces 1 500 jeunes qui bénéficieront des deux premières Arenas algéroises auront accès à un environnement qui allie apprentissage, plaisir et développement personnel. »
Une diplomatie sportive qui porte ses fruits
Ce partenariat renforce indéniablement la position de l’Algérie sur l’échiquier du football international. Après avoir accueilli avec succès la phase pilote du « FIFA Series » en 2024, le pays consolide sa crédibilité auprès des instances dirigeantes du football mondial. L’effet d’entraînement ne s’est pas fait attendre : plusieurs fédérations africaines, notamment au Maroc, au Sénégal et au Nigeria, ont déjà manifesté leur intérêt pour reproduire ce modèle, préfigurant un véritable maillage continental.
Les ambitions restent élevées pour la suite du programme. Un suivi rigoureux mesurera l’impact de ces infrastructures sur le taux de pratique sportive, la mixité et même les résultats scolaires des bénéficiaires, avec un premier bilan attendu dans douze mois.
L’extension nationale prévoit trois nouvelles Arenas d’ici 2027, avec une attention particulière portée aux régions des Hauts Plateaux et du Sud, traditionnellement moins dotées en infrastructures sportives.
À l’échelle continentale, la Confédération africaine de football (CAF) envisage d’intégrer ce modèle dans son programme « School Football », positionnant potentiellement l’Algérie comme centre de ressources et de formation.
