Relance du programme nucléaire civil en Egypte


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Le porte-parole du gouvernement égyptien, Magdi Radi, a annoncé dimanche la reprise du programme nucléaire civil. L’Egypte veut trouver une alternative à l’énergie pétrolière et dénie toute ambition militaire.

Par Franck Salin

Des centrales nucléaires pousseront sur le sol égyptien. Le Conseil national supérieur pour l’énergie (CNSE), qui avait suspendu ses travaux depuis la catastrophe de Tchernobyl en 1986, a déclaré sa volonté de relancer le programme nucléaire civil. Le CNSE justifie sa décision par les besoins d’électricité croissants de l’Egypte, et la nécessité de mettre à profit les connaissances scientifiques permettant de maîtriser l’énergie nucléaire. L’Egypte est un exportateur de pétrole mais ne dispose que de faibles réserves.

Le ministre égyptien de l’électricité, Hassan Younes, a déclaré que son pays voulait construire d’ici 2020 au moins une centrale nucléaire de 1000 mégawatts, à Dabaa, au nord du pays, sur la côte méditerranéenne. Une centrale qui devrait être plus puissante que le barrage d’Assouan ! Cette entreprise coûterait environ 1,17 milliards d’euros et nécessiterait des investissements étrangers. L’Egypte envisagerait sur le plan technique une collaboration avec les Russes et les Chinois. En 2001, un accord de coopération russo-égyptienne avait été signé.

Les Etats-Unis accueillent favorablement la décision

Le Président Hosni Moubarak a annoncé jeudi que son pays voulait développer l’énergie nucléaire « à des fins pacifiques ». Le même jour, l’ambassadeur américain au Caire, Francis J. Ricciardone, a affirmé à la télévision Al-Mewhar, que les Etats-Unis n’avaient pas d’objection au développement du nucléaire civile égyptien. Il a par ailleurs opposé dans ce domaine les politiques de l’Egypte et de l’Iran.

L’Egypte, qui a signé le traité de non prolifération nucléaire (TNP), soutient officiellement l’élimination des armes nucléaires dans la région et critique régulièrement Israël. L’Etat hébreux, qui n’a pas signé le TNP, ne reconnaît pas avoir l’arme nucléaire, mais une majorité d’expert l’accuse de posséder au moins 200 bombes atomiques. Vendredi dernier, les pays arabes, dont l’Egypte, ont échoué dans leur plus sérieuse tentative depuis quatorze ans pour faire adopter par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) une résolution mettant en cause le programme nucléaire d’Israël. Ils se sont heurtés à une opposition ferme des pays occidentaux.

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