RDC: la rébellion du CNDP se mue en parti politique


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Le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), ex-rébellion congolaise, devrait prochainement devenir un parti politique, selon les termes d’un accord conclu lundi, à Goma, dans le Nord-Kivu. Le texte prévoit aussi la promulgation d’une loi amnistiant les ex-rebelles. La signature de ce traité intervient alors que Laurent Nkunda, le chef historique de la rébellion, arrêté en janvier, au Rwanda, est maintenu en résidence surveillée dans ce pays.

La situation dans le Nord-Kivu est quasi-calme depuis début 2009. Cette apparente stabilité va peut être perdurer. Le gouvernement congolais et le Congrès national pour la défense du peuple, ex-rébellion, ont conclu, lundi, à Goma, un accord de paix prévoyant la fin définitive de la guerre civile qui ravage l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Exit donc la lutte armée dans le Nord-Kivu. Le CNDP qui a lancé une rébellion contre le gouvernement congolais en 2003 et plusieurs autres groupes armés, devrait se transformer en parti politique, selon les termes de l’accord signé lundi. Julien Paluku, le gouverneur de cette province orientale de la RDC, cité par Radio Okapi a indiqué que grâce à cet accord, les notions de « Groupe armé » et « lutte armée » perdent leur sens et devraient être remplacées par celles de « formation et lutte politiques ».

« Une preuve de culture de la paix »

Selon le contenu du texte signé lundi, « le CNDP s’engage à se muer en parti politique et à remplir les formalités légalement requises à cette fin », mais aussi « à poursuivre dorénavant la quête de solutions à ses préoccupations par des voies strictement politiques et dans le respect de l’ordre institutionnel et de l’ordre de la République ». Le gouvernement, pour sa part, devrait libérer tous les ex-rebelles prisonniers et promulguer « une loi d’amnistie couvrant la période allant de juin 2003 à la date de sa promulgation. »

Une autre disposition prévue par ce traité, signé en présence du médiateur des Nations unies, l’ancien président nigérian, Olusegun Obasanjo, est la création d’une police de proximité qui sera considérée comme une branche de la police nationale congolaise. Elle aura pour mission d’être au service et à l’écoute du peuple. Selon M. Obasanjo les deux parties signataires « ont fait preuve de culture de la paix et non de celle de la violence ».

Le sort de Laurent Nkunda en discussion

La signature de cet accord de paix entre rebelles et gouvernement intervient alors que Laurent Nkunda, le chef historique du CNDP arrêté le 22 janvier au Rwanda, est toujours en résidence surveillée dans ce pays voisin de la RDC. « Nous discutons de son sort avec les autorités de son pays », a récemment déclaré, à son sujet, Paul Kagamé, le chef d’Etat rwandais dans une interview qu’il a accordée à Jeune Afrique.

Depuis janvier, les autorités congolaises et rwandaises se sont engagées dans un processus visant à ramener la paix dans l’est de la République démocratique du Congo. Elles ont mené du 20 janvier à la fin du mois de février une opération militaire conjointe pour démanteler les bastions des rebelles hutus rwandais du Front démocratique de libération du Rwanda (FDLR). La présence des éléments du FDLR dans l’est de la RDC a été à l’origine des tensions qui existaient entre les deux pays. Mais le succès de l’opération militaire est mitigé, car les rebelles hutus sont toujours actifs et continuent de harceler les populations de certains territoires du Nord Kivu. Selon la Mission des Nations unies en RDC (Monuc, 30 000 civils ont été contraints de quitter leurs lieux habitations au cours des deux dernières semaines.

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Photo: Radio Okapi

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