RDC : la MONUSCO met officiellement fin à ses opérations dans le Sud-Kivu


Lecture 3 min.
Bintou Keita, cheffe de la MONUSCO
Bintou Keita, cheffe de la MONUSCO

C’est officiel. La MONUSCO a cessé ses opérations militaires dans la province du Sud-Kivu, en RDC. La mission onusienne l’a confirmé à travers un communiqué émis mardi.

Conformément à son plan de désengagement de la RDC, la MONUSCO a déclaré, ce mardi 30 avril 2024, la fin de ses opérations militaires dans la province du Sud-Kivu. Un communiqué officiel a été émis à cet effet. « La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) cesse ses opérations, aujourd’hui, dans la province du Sud-Kivu. À la demande du Gouvernement congolais, le Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU) a décidé du retrait de la force de la MONUSCO du Sud-Kivu avant la fin du mois d’avril 2024, dans sa résolution 2717 (décembre 2023) », lit-on dans le communiqué.

Le désengagement, commencé dès janvier 2024, prend ainsi fin dans la province. Par conséquent, la responsabilité de protéger les civils de la province n’incombe plus aux Nations Unies qui ne maintiendront sur place que « le personnel en uniforme nécessaire pour assurer la sécurité du personnel, des installations, des convois et du matériel de l’ONU ». Et ceci, jusqu’à la fin des activités de retrait.

Les forces congolaises prennent le relais

Avec le départ de la MONUSCO de la province, la protection des populations civiles et des zones laissées par les troupes onusiennes incombe dorénavant aux FARDC. « La responsabilité de la sécurité et de la protection physique des civils incombe désormais aux Forces de défense et de sécurité de la RDC, qui continueront à assumer cette responsabilité en étroite coordination avec les communautés et les autorités locales », a rappelé le communiqué. Dans ce sens, la MONUSCO est totalement en accord avec le gouvernement congolais dans sa décision prise lors du conseil des ministres du 22 mars 2024 de « déployer des Conseils locaux pour la sécurité de proximité (CLSP) pour favoriser “les actions de prévention et de recherche de solutions durables aux causes de l’insécurité” ».

Au total, deux bases militaires de la MONUSCO ont déjà été transférées aux autorités congolaises dans la province. Il en reste sept dont cinq (Mikenge, Minembwe, Rutemba, Uvira et Kavumu) seront transférées aux FARDC, entre mai et juin 2024, et deux (Baraka et Sange) seront fermées en ce mois de mai. Au-delà de ces bases, quinze installations seront transférées aux autorités congolaises ou fermées d’ici au 30 juin 2024.

Une action saluée par Bintou Keïta

L’occasion de la fin de la mission des Nations Unies au Sud-Kivu a permis à la cheffe de la MONUSCO de remercier tous les pays ayant contribué à la force. « Je remercie tous les pays contributeurs de troupes et de police qui ont envoyé des femmes et des hommes dans la province au service de la protection de la population congolaise », a-t-elle déclaré. Pour Bintou Keïta, « leur engagement, leur expertise et leurs ressources ont apporté une contribution inestimable à la consolidation de la paix et de la sécurité dans le Sud-Kivu ».

La présence de ces troupes a permis d’assurer la « protection physique directe à près de trois millions de personnes », indique le communiqué. Ceci, « grâce à ses bases, ses opérations militaires et ses patrouilles aériennes et terrestres de jour comme de nuit ». Cependant, les responsables de la MONUSCO reconnaissent que « la situation sécuritaire dans la province reste préoccupante en raison d’un contexte général de remobilisation des acteurs armés et de fortes tensions régionales ».

Avatar photo
Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
Facebook Linkedin
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News