RDC–FMI : croissance solide malgré la guerre, cap sur les réformes budgétaires


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La RDC et le FMI ont conclu un accord préliminaire sur la première revue du programme triennal soutenu par la FEC. Malgré le conflit à l’Est, la RDC a affiché une croissance de 6,5% en 2024, avec une inflation maîtrisée et des réserves en hausse. Toutefois, les dépenses exceptionnelles ont creusé le déficit. Kinshasa reste engagé dans le programme, désormais ajusté pour équilibrer rigueur budgétaire et priorités sociales, malgré la baisse de l’aide humanitaire.

Croissance économique robuste de 6,5% en 2024

La République Démocratique du Congo (RDC) et le Fonds monétaire international (FMI) ont trouvé un accord préliminaire au niveau des services sur la première revue du programme économique triennal soutenu par la FEC. Cet accord, qui doit encore être approuvé par la direction et le Conseil d’administration du FMI, est le fruit d’une mission menée à Kinshasa du 30 avril au 13 mai 2025, dirigée par Calixte Ahokpossi.

Malgré l’impact du conflit armé dans l’Est du pays, la RDC a enregistré une croissance économique robuste de 6,5% en 2024, principalement portée par le secteur extractif. Cette dynamique devrait se poursuivre avec une croissance estimée à plus de 5% en 2025. Sur le plan macroéconomique, la stabilité du taux de change, le renforcement des réserves internationales et la baisse du déficit courant ont permis de contenir l’inflation, qui est retombée à un chiffre en avril 2025, pour la première fois depuis 2022.

Engagement à respecter les objectifs du programme

Cependant, le conflit armé a fortement pesé sur les finances publiques. Les dépenses exceptionnelles liées à la sécurité, aux transferts aux provinces et aux investissements publics ont provoqué un dépassement du déficit budgétaire à fin 2024. Le gouvernement congolais a néanmoins réaffirmé son engagement à respecter les objectifs du programme, qui a été ajusté pour tenir compte des nouvelles réalités. Ce réajustement vise à préserver l’équilibre budgétaire tout en maintenant les dépenses sociales prioritaires, malgré une réduction importante de l’aide humanitaire extérieure.

Par ailleurs, la RDC a conclu un accord avec le FMI pour un nouveau financement de 2,87 milliards de dollars, réparti entre la FEC (1,77 milliard) et la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD, 1,1 milliard). Ce programme soutient non seulement la croissance économique, mais aussi les efforts du pays dans la lutte contre le changement climatique, faisant de la RDC un acteur clé dans la préservation de la forêt du bassin du Congo.

Transition vers une économie à faible émission de carbone

Les deux programmes, encore en attente de validation finale, s’alignent sur le Programme d’Actions du Gouvernement 2024-2028, qui met l’accent sur la paix, la sécurité, la lutte contre la vie chère, l’investissement dans les infrastructures, les services sociaux et la diversification économique. Le programme FEC vise à stimuler la création d’emplois et à améliorer les conditions de vie, tandis que le programme FRD est axé sur la résilience climatique et la transition vers une économie à faible émission de carbone.

Enfin, le FMI et les autorités congolaises insistent sur l’importance de la gouvernance et de la transparence. L’amélioration de la gestion des finances publiques, la fin du financement monétaire des déficits et les réformes institutionnelles (comme la publication des contrats miniers) montrent une volonté politique forte. Le succès du précédent programme de 1,5 milliard de dollars achevé en 2024 constitue un jalon important.

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Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
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