
Un dérapage en direct sur W9 provoque un tollé. Le 30 octobre, l’antiquaire Pierre‑Jean Chalençon a qualifié la ministre de la Culture, Rachida Dati, de « reine du couscous » dans l’émission Tout Beau Tout N9uf animée par Cyril Hanouna. Entre indignation des chroniqueurs, déferlante sur les réseaux sociaux et possible réaction de l’ARCOM, le point sur l’affaire.
Invité à commenter le cambriolage du musée du Louvre, le chroniqueur Pierre‑Jean Chalençon a d’abord confié son émotion, avant de déraper en évoquant, sur un ton moqueur Rachida Dati, la ministre de la Culture, qu’il a qualifié de de « reine du couscous ». La séquence a immédiatement provoqué un malaise sur le plateau. Plusieurs intervenants ont dénoncé des propos inacceptables, tandis que Cyril Hanouna, après un bref instant de confusion, a reconnu le caractère « malvenu » de la remarque. Chalençon a fini par retirer ses propos face à la réprobation générale.
En quelques heures, l’extrait a envahi les réseaux sociaux sous le hashtag #TBT9. Nombre d’internautes ont dénoncé un propos jugé raciste et stéréotypé, appelant parfois à des sanctions. Plusieurs messages réclament une réaction officielle de la ministre, voire une plainte. D’autres critiquent plus largement l’évolution du paysage audiovisuel : « W9, on avait les Simpson, maintenant on a Hanouna et ses invités réactionnaires« , écrivait un utilisateur de X.Certains internautes d’en amusent cependant, Rachida Dati étant mélée à de nombreux scandales, elle est loin d’être intouchable.
L’ombre de l’ARCOM
Selon plusieurs médias, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) pourrait être saisie du dossier. L’autorité a déjà rappelé à l’ordre, à plusieurs reprises, des émissions animées par Hanouna pour des propos jugés discriminatoires ou diffamatoires. C’était avant, lorsqu’il officiait sur C8, la chaîne du puissant milliardaire Vincent Bolloré. Dans le cas présent, l’animateur devrait toutefois échapper à une sanction directe, ayant rapidement recadré son invité.
Pierre‑Jean Chalençon n’en est pas à son premier dérapage. Proche de figures de l’extrême droite, il avait déjà suscité l’indignation en 2024 après des insultes à caractère racial visant une journaliste d’origine marocaine. Ses interventions médiatiques sont régulièrement critiquées pour leur ton provocateur et leurs excès verbaux.
L’affaire soulève une fois encore la question des limites de la liberté d’expression sur les plateaux de télévision. Si certains y voient une provocation isolée, d’autres dénoncent un symptôme de racisme ordinaire encore toléré à l’antenne.
Ni Rachida Dati ni l’ARCOM n’ont, pour l’heure, réagi officiellement.




