Présidentielle en Côte d’Ivoire : l’opposition lance un ultimatum de 48h au pouvoir


Lecture 2 min.
arton51642

Après l’annonce de la suspension de la candidature d’Essy Amara à l’élection présidentielle ivoirienne, l’alliance anti-Alassane Ouattara de la Coalition nationale pour le changement (CNC), a lancé mercredi un ultimatum de 48 heures au chef de l’Etat pour entamer un dialogue.

Alors que la campagne présidentielle ivoirienne doit débuter officiellement vendredi, six candidats au scrutin, membres de la Coalition nationale pour le changement (CNC), qui a animé mercredi un meeting dans le quartier de Yopougon à Abidjan, ont prévenu le président Alassane Ouattara. Si dans 48 heures, un dialogue n’est pas entamé entre le pouvoir et l’opposition pour l’organisation d’une élection « consensuelle », ils boycotteront le scrutin.

L’ancien ministre Essy Amara avait annoncé mardi la suspension de sa candidature. Ce mercredi, ce sont Charles Konan Banny, Mamadou Koulibaly et Kouadio Konan Bertin qui était représenté par Simone Ayébi Gbako, Siméon Kouadio Konan, Gnangbo Kacou et Amara Essy.

Lire sur le sujet : Côte d’Ivoire : Essy Amara « suspend » sa candidature à la Présidentielle

Un aveu d’impuissance ?

« Nous ne sommes pas prêts pour aller à ces élections. Cela fait des mois que nous appelons M. Ouattara à nous asseoir autour d’une table pour discuter de ces conditions sans suite », a lancé le président du LIDER, Mamadou Koulibaly. Il poursuit : « ONU, Union africaine, CEDEAO, Union européenne, vous qui êtes si promptes à sanctionner les régimes répressifs pourquoi vous refusez quand il s’agit de Ouattara ? Pourquoi faites vous ça ? », a-t-il accusé.

Ils réclament la révision de la liste électorale, une recomposition de la Commission électorale indépendante (CEI) jugée trop favorable à l’actuel chef de l’Etat. Ils sont soutenus dans leur démarche par l’URD de l’ancienne ministre Danièle Boni Claverie, le FPI tendance Abou Drahamane Sangaré des « Gbagbo ou rien », et plusieurs syndicats.

Une « pantalonnade »

Mercredi, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), l’alliance au pouvoir a qualifié la décision de « pantalonnade », dans un communiqué signé du directeur de campagne du RHDP, Amadou Gon Coulibaly. Il a critiqué « l’irresponsabilité et le manque de sérieux » d’Essy Amara qui a démenti l’affirmation d’Alassane Ouattara selon laquelle il aurait avoué au chef de l’Etat ne pas vouloir se présenter à l’élection.

Amnesty international a dénoncé les « récurrentes arrestations et détentions arbitraires d’opposants politiques » en Côte d’Ivoire. Ce climat de peur instauré par le pouvoir « compromet l’exercice de la liberté d’expression et de réunion pacifique », selon un communiqué de l’organisation publié lundi.

Lire sur le sujet : Côte d’Ivoire : 3 morts et 41 arrestations lors des dernières manifestations, selon l’opposition

Depuis la mi-septembre et l’annonce par le Conseil constitutionnel des candidatures retenues à la présidentielle, près d’une soixantaine d’opposants ont été arrêtés. Amnesty international a également dénoncé la liste restreinte publiée par l’instance suprême ivoirienne alors que 33 dossiers de candidature avaient été déposés.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News