Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : la CEDEAO déploie 187 observateurs pour un scrutin sous haute surveillance


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La CEDEAO a déployé une équipe d’observateurs en Côte d’Ivoire dans le cadre de l’élection présidentielle du 25 octobre. Dirigée par l’ancien vice-président nigérian, Yemi Osinbajo, la mission régionale entend garantir la transparence et la crédibilité du vote.

À quatre jours du premier tour de l’élection présidentielle ivoirienne, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a officiellement déployé 187 observateurs électoraux à travers le pays. Objectif : accompagner la Côte d’Ivoire dans cette étape démocratique cruciale et veiller à la régularité du scrutin prévu le 25 octobre 2025.

Une mission d’envergure conduite par Yemi Osinbajo

La délégation, arrivée lundi à Abidjan, est dirigée par Yemi Osinbajo, ancien Vice-président du Nigeria et personnalité respectée sur le continent pour son engagement en faveur de la démocratie. À sa descente d’avion, il a réaffirmé la volonté de la CEDEAO de « soutenir le peuple ivoirien et le gouvernement dans cette étape essentielle », tout en exprimant l’espoir de voir « un scrutin pacifique, transparent et crédible ».

La mission d’observation se compose de 15 observateurs de long terme, déjà sur le terrain depuis plusieurs semaines, 150 observateurs de court terme mobilisés pour le jour du vote, ainsi que 22 jeunes observateurs issus des pays membres de la communauté. Ils seront répartis sur l’ensemble du territoire, y compris dans les zones rurales et les régions frontalières, souvent plus sensibles lors des périodes électorales.

Un accompagnement continu du processus électoral

Ce déploiement s’inscrit dans le prolongement des missions d’information et d’évaluation menées par la CEDEAO ces derniers mois. Ces équipes avaient rencontré la Commission électorale indépendante (CEI), les partis politiques, les organisations de la société civile et les médias afin d’évaluer le climat préélectoral et d’identifier les éventuelles zones de tension.

La CEI, pour sa part, a tenu à rassurer la mission régionale sur la préparation logistique et la sécurisation du scrutin, soulignant que tout est mis en œuvre pour garantir un vote apaisé. La CEDEAO, tout en saluant ces efforts, a insisté sur la nécessité du dialogue et du respect des règles démocratiques.

La Côte d’Ivoire, un enjeu majeur pour la sous-région

Pour la CEDEAO, la stabilité politique de la Côte d’Ivoire revêt une importance stratégique. Le pays, moteur économique de l’Afrique de l’Ouest francophone, abrite près de huit millions d’étrangers issus des États membres de la communauté.
« La Côte d’Ivoire est un pays clé pour l’intégration régionale et la stabilité de notre espace commun », a rappelé Yemi Osinbajo, insistant sur la responsabilité partagée de tous les acteurs ivoiriens.

Cette attention particulière traduit aussi la volonté de l’organisation ouest-africaine de prévenir toute crise postélectorale, à l’image des tensions qui ont marqué les scrutins précédents, notamment ceux de 2010 et 2020.

Transparence et crédibilité au cœur du dispositif

Les observateurs de la CEDEAO auront pour mission principale de superviser les opérations électorales, depuis l’ouverture des bureaux de vote jusqu’à la proclamation des résultats provisoires. Ils évalueront notamment la transparence du dépouillement, la participation citoyenne, et le comportement des forces de sécurité.

Leur rapport préliminaire, attendu dès le lendemain du scrutin, sera déterminant pour juger de la crédibilité du processus. L’organisation prévoit ensuite une évaluation finale à transmettre à la CEI et aux autorités ivoiriennes. En outre, des recommandations pour renforcer les futures échéances électorales l’accompagneront.

Outre la CEDEAO, d’autres missions d’observation sont attendues. Notamment celles de l’Union africaine (UA), de l’Union européenne (UE) et de la Francophonie, qui déploient leurs équipes dans les prochains jours. Ensemble, ces délégations devraient contribuer à créer un climat de confiance autour d’une élection scrutée de près par toute la sous-région.

À quelques jours du vote, la Côte d’Ivoire retient son souffle. Entre attentes populaires et craintes de tensions, le regard des observateurs régionaux apparaît comme un gage de transparence d’un scrutin dont sont écartés les plus grosses figures de l’opposition.

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Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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