Peine capitale requise contre onze militaires à Goma : vers une reprise des exécutions en RDC ?


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Des soldats congolais
Des soldats de la RDC

En République Démocratique du Congo, la peine de mort a été requise contre onze militaires, lors d’une audience publique. Ce qui fait craindre une reprise des exécutions dans ce pays d’Afrique Centrale.

Le ministère public a requis la peine capitale contre onze officiers du 223ème bataillon des FARDC à Goma, dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Cette décision, prise lors d’une audience publique, le 29 mars, intervient après la levée, mi-mars, d’un moratoire sur la peine de mort en vigueur depuis 2003.

L’exécution de premiers militaires ?

Les onze officiers sont poursuivis pour « lâcheté, faux et usage de faux et incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir ou à la discipline ». Si la peine capitale est prononcée, ces militaires risquent d’être les premiers à être exécutés depuis la levée du moratoire. La décision de rétablir la peine de mort en République Démocratique du Congo passe mal.

Elle a été vivement critiquée par les organisations de défense des droits humains et par l’Église catholique. Elles craignent que la peine capitale ne soit utilisée de manière sélective et ne devienne un outil d’oppression politique. D’ailleurs, l’Organisation Internationale de Lutte contre l’Injustice et la Corruption Électorale (OILICE) a appelé à ce que la peine de mort ne soit pas appliquée de manière discriminatoire.

Une loi pour traquer les dissidents ?

La reprise des exécutions en RDC intervient dans un contexte politique et sécuritaire tendu. Le pays est en proie à de nombreux conflits armés et les violations des droits humains sont fréquentes. Et certains ne redoutent que des dissidents au régime de Félix Tshisekedi, qui a arraché un nouveau mandat, soient les seuls visés par l’application de la peine de mort.

La décision de la justice militaire congolaise soulève de nombreuses questions. Se pose, en effet, la question de savoir si la peine de mort est un moyen efficace de dissuader les crimes graves. Outre le faut que la peine capitale ne soit pas compatible avec les droits humains, des observateurs se demandent si la justice congolaise est capable de garantir un procès équitable et impartial. Dans tous les cas, le débat sur la peine de mort en RDC est loin d’être clos.

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Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
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