Paris sacre la chrétienne Ethiopie


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Les Parisiens peuvent découvrir  » L’Arche éthiopienne. Art chrétien d’Ethiopie « , au Pavillon des Arts, jusqu’au 7 janvier 2001. Une exposition sublime et originale à ne pas manquer.

L’Ethiopie se convertit au christianisme au IVème siècle et va développer au fil des siècles un art chrétien original et particulier, s’enrichissant d’influences diverses. Depuis cette époque, et jusqu’à aujourd’hui, malgré l’essor de l’Islam au VIIème siècle et les assauts du catholicisme, le pays n’aura de cesse de conserver et développer ce riche héritage qui lui est propre.

Un héritage que les visiteurs avertis peuvent découvrir au Pavillon des Arts à Paris jusqu’au 7 janvier 2001 à travers une exposition forte d’une centaine d’œuvres, pour la plupart inédites, du XIIe au début du XXe siècle. Le mythe veut que le fils du roi Salomon et de la reine de Saba rapportât l’Arche d’Alliance en Ethiopie. C’est la présence de l’Arche à Axoum, capitale religieuse du pays, qui fonde l’éminence du christianisme éthiopien.

Influences métissées

L’exposition propose plusieurs axes de découverte, et met en valeur parchemins et tryptiques, peinture sur bois a tempera et croix de procession. Ainsi, un psautier du XIVème siècle, intitulé  » Le prophète Moïse « , qui représente la plus ancienne image de Moïse connue sur un manuscrit. Ou bien encore, les croix de procession magnifiques, le plus souvent en bronze, et qui permettent d’apprendre que l’argent était très rare en Ethiopie jusqu’au XVIIIe siècle, et valait beaucoup plus que l’or.

L’art chrétien éthiopien va connaître diverses influences. Les premières viendront de Palestine et d’Egypte et importeront en Ethiopie une liturgie et un art empreints de judaïsme. Au tournant du XVème siècle, des peintres et artisans occidentaux viennent apporter de nouvelles formes et l’influence vénitienne est très visible, avec l’avènement de la peinture a tempera. Se développe également dans le dernier tiers du XVe ce que l’on appelle  » l’art stéphanite « , typiquement éthiopien, et dont les images les plus frappantes sont les Vierges aux manteaux striés de zigzags.

Luminosité et magnificence

Au XVIIème siècle, l’art de la restauration orthodoxe donne naissance en Ethiopie à la  » première école de Gondar  » qui se caractérise par les masques rouges des visages et les fins décors géométriques des vêtements. Au XVIIIème, l’héritage de la contre-réforme donne lieu à des représentations inspirées, puis l’influence de l’Inde et de la Perse se fait sentir. Les couleurs sont chatoyantes, dominées par le rouge, le jaune et les orangés. Une luminosité particulière émane des compositions et donne un impression de magnificence.

L’exposition du Pavillon des Arts est riche et passionnante et permet de se plonger dans un univers que beaucoup ignorent, le christianisme restant souvent borné aux frontières de l’Europe. Découvrir les objets sacrés éthiopiens – croix pectorales en ébène, autel portatif en bois, calice, cuillère de communion – nous fait un peu plus comprendre l’essence de cette foi qui fonde l’une des civilisations chrétiennes les plus riches.

L’Arche éthiopienne, art chrétien d’Ethiopie, jusqu’au 7 janvier 2001 de 11h30 à 18h30 sauf le mardi

Pavillon des Arts, terrasse Lautréamont, Les Halles, porte Rambuteau. 101, rue Rambuteau, 75001 Paris

Renseignements : 01 42 33 82 50

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