La coopération militaire entre la France et le Burkina Faso va prendre une nouvelle tournure. C’est ce qu’a annoncé l’ambassadeur français à Ouagadougou, Luc Hallade, à la suite d’un entretien avec le Premier ministre burkinabè.
La présence française au Burkina est au centre des débats, notamment suite aux récents incidents ayant visé les intérêts français. Mi-novembre, en effet, une manifestation contre la présence française a éclaté au Burkina Faso. Elle a visé l’ambassade de France à Ouagadougou et la base militaire de Kamboisin. Un peu plus tôt, lors du coup d’Etat du 30 septembre, l’ambassade et deux Instituts culturels français avaient été pris pour cible par des manifestants. Des intérêts français pris pour cible, dans un contexte de percée djihadiste, combiné à des actions menées en faveur de la Russie.
Ce mardi 29 novembre 2022, le représentant diplomatique français a évoqué la présence de la France au Burkina Faso. Ce, à l’issue d’un entretien avec le chef du gouvernement burkinabè, Appolinaire Kyélem de Tembela. Rappelant que son pays « reste un partenaire du Burkina Faso », M. Hallade a indiqué que cela restera inchangé « tant que les autorités burkinabè le souhaiteront ». Le diplomate précise toutefois que toute la région du Sahel a intérêt à ce que le Burkina reste debout. Il a par ailleurs rappelé que son pays est le premier partenaire bilatéral du Burkina Faso, à travers l’Agence française de développement (AFD). Un engagement qui fait que Paris injecte plus de 100 millions d’euros par an au Faso.
Une coopération militaire qui va évoluer
L’ambassadeur n’a pas omis d’évoquer la présence du contingent des Forces spéciales françaises à Ouagadougou. Cette force dénommée « Sabre », composée de 400 éléments, est stationnée en périphérie de la capitale. Ces éléments français à l’étranger « resteront ici tant que les autorités burkinabè le souhaiteront. Mais sous un format adapté, plus restreint, certainement avec une plus grande imbrication avec les forces spéciales burkinabè », a précisé Luc Hallade.
L’ambassadeur a en outre indiqué que la coopération militaire va évoluer, car dit-il, « Barkhane, c’est fini ». Et d’ajouter que « tout cela est en discussion, en négociation ». Non sans assurer que le dialogue va se poursuivre. « J’espère qu’on pourra essayer d’améliorer les choses, de lever éventuellement les ambiguïtés ou incompréhensions, faire en sorte que notre coopération puisse être plus efficace, plus performante et surtout répondre aux besoins exprimés par le gouvernement », a poursuivi le diplomate.
Le 9 novembre dernier, en déplacement à Toulon, le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, avait annoncé la fin de Barkhane. « J’ai décidé, en coordination avec nos partenaires, d’officialiser aujourd’hui la fin de l’opération Barkhane ». Le locataire du Palais de l’Elysée avait par ailleurs évoqué une nouvelle stratégie française en matière de défense sur le continent africain.
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