Océan 2025 : l’Afrique en première ligne pour sauver les fonds marins


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Une source sous-marine visible depuis la surface

À Nice, l’Afrique a fait entendre sa voix lors de la Conférence des Nations Unies sur l’Océan, plaidant pour la restauration urgente des fonds marins et une gouvernance équitable. Face aux défis climatiques et à la pêche illégale, le continent réclame des engagements concrets et solidaires pour sauver son patrimoine marin et ses communautés côtières.

La troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan s’est ouverte sous une alerte urgente : l’océan saigne, et avec lui, l’Afrique. Face aux dirigeants du monde, les chefs d’État africains ont uni leurs voix pour réclamer la restauration des fonds marins, dans un appel vibrant à la solidarité internationale. L’Afrique, gardienne d’un patrimoine marin fragile, mais essentielle à l’équilibre climatique et économique mondial, exige désormais des actes à la hauteur des enjeux.

L’appel à restaurer les fonds marins : une priorité continentale

Devant les délégations réunies à Nice, le président du Burundi, Évariste Ndayishimiye, s’exprimant au nom des États africains, a insisté sur l’urgence de restaurer les écosystèmes marins dévastés. Pour lui, l’objectif 30×30, protéger 30 % des zones marines d’ici à 2030, ne pourra être atteint sans un véritable engagement mondial. Il a plaidé pour un accès équitable aux technologies de restauration, à la coopération scientifique et à des financements durables, tout en appelant à ne pas oublier les pays africains enclavés, eux aussi dépendants de la santé des océans.

Les interventions africaines ont souligné les ravages d’une pêche illégale qui pille les ressources halieutiques, notamment en Afrique de l’Ouest, où des milliards de dollars échappent chaque année aux économies locales. Le président de la Sierra Leone a notamment dénoncé un manque de régulation qui condamne les communautés côtières à la précarité. L’érosion côtière, accélérée par le changement climatique, ronge les terres, déplace les populations et menace les infrastructures dans des pays déjà vulnérables.

L’Afrique veut des moyens pour une gouvernance bleue juste

Le continent africain, avec ses 47 000 km de côtes, n’entend plus rester spectateur. De Madagascar aux pays du Sahel, en passant par les Comores ou la Côte d’Ivoire, les dirigeants ont appelé à une gouvernance équitable des océans. Ils demandent une répartition plus juste des financements, une transparence dans l’exploitation des ressources marines et un véritable transfert de technologies pour mettre en œuvre une économie bleue durable. Le soutien aux peuples autochtones et aux communautés de pêcheurs artisanaux a également été présenté comme une clé essentielle.

Dans un moment fort de la séance d’ouverture, le cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako a évoqué « l’océan qui saigne » au nom des peuples côtiers. Ses paroles, reprises par Emmanuel Macron, ont cristallisé une réalité : l’océan n’est pas seulement un enjeu environnemental, mais une question de survie culturelle, économique et humaine. En 2025, à Nice, l’Afrique n’est plus simplement un témoin de la crise océanique. Elle en est l’un des premiers défenseurs, déterminée à faire entendre sa voix pour que l’avenir des océans ne se décide pas sans elle.

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