Nouvelle vague maghrébine


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Roschdy, Samy, Zinedine et les autres… Les comédiens issus des immigrations maghrébines font leur cinéma à l’Institut du Monde arabe jusqu’au 17 mars. Une occasion de découvrir une pléiade de talents qui n’ont pas fini d’éclore.

Les acteurs d’origine maghrébine font plus que de la figuration. Loin des clichés, ils sont en train de réussir leur intégration cinématographique. Depuis quelques années, émergent des talents sûrs qui refusent de se cantonner au rôle du beur de service. Roschdy Zem, d’origine marocaine, est de ceux-là.

Avec dix films en trois ans, il a su imposer son jeu tout en finesse dans de nombreux premiers rôles (L’Autre côté de la mer de Dominique Cabrera en 1997, Stand By de Roch Stéphanik, 1998 notamment). Il affiche son talent depuis le mois de janvier aux côtés d’une vingtaine de jeunes acteurs issus des immigrations maghrébines à l’Institut du Monde Arabe. Roschdy, Samy, Zinedine et les autres… des seconds rôles au premier plan. Un cycle qui se termine le 17 mars prochain et qui met en lumière les parcours de ces comédiens qui accèdent peu à peu à la reconnaissance, voire au vedettariat.

100% purs Beurs

Différents, de Sami Bouajila à la gueule d’ange à Sami Naceri à la gueule de loubard, on les retrouve dans tous les genres cinématographiques : action (avec Taxi 1, 2 et bientôt 3, qui sans Sami Naceri n’aurait sûrement pas la même puissance), films d’auteur (Zinedine Soualem dans les opus de Cédric Klapisch), humour (Gad Elmaleh dans La vérité si je mens 2). Certains (re)tournent au pays (Sami Bouajila dans Les silences du palais de la Tunisienne Moufida Tlatli, Roschdy Zem dans Vivre au paradis de Bourlem Guerdjou) et d’autres s’internationalisent (Saïd Taghmaoui dans Room to rent de Khaled El-Hagar, coproduction égyptienne et anglaise).

Le cycle de l’Institut fait aussi la part belle aux moins connus d’entre eux (Amar Ben Abdallah, Malik Zidi ou Mohamed Hamaidi), à ceux qui sont passés derrière la caméra (Abdel Kéchiche, réalisateur de La Faute à Voltaire) et aux plus médiatiques : ceux qui ont fait leurs armes à la télé comme Smaïn, Jamel Debbouze et Atman Kélif. Une programmation riche et pleine de vitalité. Vient alors la question : à quand la même chose pour les  » beurettes  » ? Samedi, Rachida Brakni, recevait le César du Meilleur espoir féminin pour son rôle dans Chaos de Coline Serrault. Et elle n’est pas la seule à crever l’écran.

D’ici là, la nouvelle vague maghrébine n’a pas fini de faire parler d’elle. Cette semaine sort Nid de guêpes de Florent-Emilio Siri qui rassemble une belle brochette d’acteurs 100% pur Beur : Sami Naceri, Sami Bouajila et Nadia Farès. Le 24 mars, c’est le film de Djamel Bensalah, Le Raid, qui débarque avec dans les rôles titres Roschdy Zem et Atman Kélif. L’offensive est réussie.

Roschdy, Samy, Zinedine et les autres… des seconds rôles au premier plan à l’Institut du Monde arabe, jusqu’au 17 mars. Les samedis et dimanche de 15 à 17 h, auditotium (niveau -2).

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