Nigeria : le gouvernement condamné à dédommager l’ancien gouverneur de la Banque centrale


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Godwin Emefiele, ancien gouverneur de la Banque centrale du Nigeria
Godwin Emefiele, ancien gouverneur de la Banque centrale du Nigeria

Le gouvernement nigérian est condamné à verser une somme à l’ancien gouverneur de la Banque centrale du pays arrêté et incarcéré de juin à décembre 2023. Pour la justice, l’homme a été victime d’une arrestation et d’une détention illégales.

100 000 euros soit approximativement 100 millions de nairas ! Voilà la somme que le gouvernement nigérian et la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC) devront verser à l’ancien gouverneur de la Banque centrale du pays, Godwin Emefiele, pour détention illégale. C’est la décision prise, lundi, par la Haute Cour de justice d’Abuja qui a jugé que la détention du gouverneur s’est faite en « violation de ses droits fondamentaux ». D’ores et déjà, la Commission des crimes économiques et financiers a exprimé son intention de faire appel de la décision de justice. Puisqu’elle estime que l’arrestation de Godwin Emefiele s’est faite en toute légalité avec les documents y afférents émis en son temps.

Incarcération du gouverneur Godwin Emefiele : la thèse du règlement de comptes légitimée ?

L’arrestation et l’incarcération de l’inamovible gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, Godwin Emefiele a été l’un des premiers actes forts posés par le Président Bola Tinubu dans les tout premiers jours qui ont suivi son investiture, le 29 mai 2023. En effet, le samedi 10 juin 2023, le Département des services d’État (DSS) a annoncé l’arrestation de celui qui a, durant presque une décennie, conduit les destinées de la Banque centrale du pays. Peu de temps après sa suspension de son poste. Dans le communiqué publié par la structure, il était juste indiqué que « M. Emefiele est désormais détenu pour des raisons d’enquête ». Sans plus de détails.

C’est avec l’intervention du porte-parole du gouvernement que l’on a su que cette interpellation intervenait dans le cadre d’une « enquête en cours sur ses services et sur les réformes prévues dans le secteur financier ». Après environ six mois de détention, l’homme a été libéré à la suite du versement d’une caution de 300 000 euros, en novembre 2023. Cette décision de justice ne vient-elle pas conforter la thèse de ceux qui voyaient dans l’arrestation du responsable un règlement de comptes politiques ? Telle est la question qu’on pourrait légitimement se poser à la suite de ce jugement.

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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