Maroc : la Banque Alimentaire se mobilise pour les villages du Moyen Atlas


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La Banque Alimentaire du Maroc a commencé la distribution de l’aide aux villages reculés du Moyen Atlas, où une vague de froid a fait une trentaine de morts, selon les chiffres officiels. Atika Souiker, gérante de l’organisation, nous présente cette action de solidarité.

La Banque Alimentaire du Maroc vient en aide aux villages pauvres et reculés du Moyen Atlas. Ils avaient été durement éprouvés par une vague de froid, qui a fait officiellement 27 morts dans le village d’Anfgou (province de Khénifra), pour la majorité des enfants. Des écoles de la région se sont mobilisées après le drame et ont collecté des vêtements chauds et des chaussures pour les familles démunies. Il y a neuf jours, la Banque Alimentaire a lancé son opération de solidarité à Anfgou, avec l’aide du ministère du Développement Social. Vendredi ou samedi, un deuxième voyage est prévu au village de Tounfit. Atika Souiker, gérante de la structure, nous explique en quoi consiste son aide.

Afrik.com : Pourquoi avoir organisé cette opération ?

Atika Souiker :
A chaque fois que le besoin se fait sentir, la Banque Alimentaire se mobilise pour apporter ce qu’il faut à ceux qui ont des manques. Lorsqu’il y a un cas d’urgence, nous agissons parce que nous avons le matériel adéquat pour atteindre même les zones les plus reculées.

Afrik.com : Comment se passe la distribution de l’aide ?

Atika Souiker :
Nous collectons et acheminons l’aide. Sur place, les associations locales recensent les besoins. Elles nous donnent une liste avec le nom des familles et combien de personnes elles comportent. Ensuite, un ou deux représentants villageois, selon la taille des villages, les associations locales et la Banque Mondiale assurent la distribution.

Afrik.com : Quelle a été la réaction des villageois d’Anfgou à votre arrivée ?

Atika Souiker :
Ils étaient très touchés et contents de savoir qu’il y a des personnes qui pensent à eux, qu’ils ne sont pas tombés dans l’oubli.

Afrik.com : Une aide avait déjà été distribuée par les populations alentours…

Atika Souiker :
Sur place, nous avons constaté que les autres associations et villages s’étaient mobilisés en même temps que nous. Nous avons donc décidé de donner notre aide aux autres villages. Il y en a d’autres qui souffrent du froid. Nous n’allons pas attendre une catastrophe pour réagir.

Afrik.com : Certains villageois reprochaient aux autorités de n’avoir pas agi plus vite. Qu’en pensez-vous ?

Atika Souiker :
Ils ne ressentent pas de rancœur et nous ont d’ailleurs demandé d’aider aussi les autres villages. Toutefois, il faut savoir que ce n’est que lorsque les associations et les villageois manifestent leurs problèmes que nous pouvons agir. Ce n’est pas à la Banque Alimentaire d’avertir, mais aux structures compétentes.

Afrik.com : La température est-elle meilleure dans le Moyen Atlas ?

Atika Souiker :
Il y a neuf jours, une bénévole est partie trois jours pour donner de l’aide à Anfgou et nous a dit que la température c’était adoucie. Mais ce qui nous inquiète est que la météo a indiqué que le thermomètre risquait de descendre de nouveau.

Afrik.com : On parle d’une « mystérieuse maladie » favorisée par le froid pour justifier les décès. Que vous ont dit les gens sur le terrain ?

Atika Souiker :
Ils ont dit que la zone est vraiment enclavée, que les gens souffrent de malnutrition et qu’ils n’ont pas supporté l’arrivée du froid.

Afrik.com : Vous appelez les Marocains à faire preuve de générosité pour votre action de solidarité. Avez-vous reçu beaucoup de dons ?

Atika Souiker :
Nous avons reçu beaucoup de dons en nature et d’argent. Les dons numéraires nous aident à compléter la distribution alimentaire. Nous achetons avec des chaussettes et des bottes en caoutchouc pour les enfants, des féculents, du lait en poudre…

Afrik.com : Avez-vous pensé à mettre en place, l’an prochain, avant l’hiver, un tel système de solidarité ?

Atika Souiker :
Nous avons pensé à anticiper avant le début de chaque hiver, mais nous devons attendre la fin de cet hiver pour aller dans les villages dans le besoin et essayer de prévenir.

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