Maroc-Algérie : vers un Mortal Kombat au Sénégal ?


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Abdelmadjid Tebboune et Mohammed VI
Abdelmadjid Tebboune et Mohammed VI

Le Maroc et l’Algérie vont s’affronter loin de leurs frontières communes. Ces deux pays nord-africains seraient sur le point de livrer un combat économique des plus violents, dans des pays ouest-africains comme le Sénégal.

Le chef de l’Etat algérien, Abdelmadjid Tebboune, mettrait la pression sur la BEA (Banque Extérieure d’Algérie), afin que celle-ci ouvre des succursales dans des pays de l’Afrique de l’Ouest. Et selon les médias, le Président algérien a instruit de commencer par des pays comme le Sénégal où le Maroc est très présent. Seulement, les études commandées en interne par les banques algériennes prédisent des résultats apocalyptiques.

« Emmerder » le Maroc à tout prix !

Il est en effet indiqué que leur implantation dans les pays ouest-africains nécessite des investissements conséquents et qui, malheureusement, ne seront pas rentabilisés, ni à court terme, encore moins à moyen terme. En cause, relève Maghreb Intelligence, « l’impréparation du management de ces banques qui ont besoin d’abord de réformes profondes pour moderniser leurs services en Algérie avant de pouvoir se frotter à la concurrence internationale ».

Seulement, le Président Abdelmadjid Tebboune ne veut rien entendre. Pour le dirigeant algérien, « l’Algérie ne doit pas laisser les banques marocaines dominer le secteur financier des pays de l’Afrique subsaharienne ». Quel qu’en soit le prix ? Affirmatif, aurait indiqué Tebboune, qui refuse de prendre en compte les considérations économiques. Pour le successeur du défunt Président Abdelaziz Bouteflika, il faut à tout prix « emmerder » le voisin marocain.

C’est dans ce contexte qu’un consortium de banques algériennes a pris la décision d’ouvrir une filiale au Sénégal. Ce regroupement est composé de la BNA, actionnaire majoritaire avec 40% des investissements. Les autres actionnaires sont le Crédit populaire algérien, la Banque extérieure d’Algérie et la Banque de l’agriculture et du développement. Chacun participant à hauteur de 20% du capital de ce consortium.

Rabat pour contrer la stratégie d’Alger ?

Par cette manœuvre, l’Algérie vise à mettre des bâtons dans les roues des banques marocaines bien implantées dans des pays comme le Sénégal et la Mauritanie. Dans le secteur bancaire, le royaume chérifien est bien présent au Sénégal avec Attijariwafa Bank, Bank of Africa et la Banque Atlantique. Cette dernière étant la filiale du groupe marocain Banque Populaire.

Notons que le roi du Maroc est attendu au Sénégal où le souverain ne manquera pas de renforcer la coopération entre Rabat et Dakar, s’agissant notamment du secteur bancaire, juste pour éviter de tomber dans le piège algérien. Pour son prochain séjour sénégalais, le souverain marocain devra procéder à des inaugurations. Notamment le quai de pêche de Soumbédioune et le Centre de Formation à l’Entrepreneuriat de Diamniadio.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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