Mali : suspension des activités des partis politiques, un coup de frein à la transition ?


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Assimi Goïta, président de la Transition du Mali
Assimi Goïta, président de la Transition du Mali

Au Mali, le gouvernement de la Transition vient de décréter la suspension des activités des partis politiques pour des raisons sécuritaires. Une décision qui fait craindre une prolongation de la période de transition.

Le gouvernement malien de transition a décidé, le 10 avril 2024, de suspendre « jusqu’à nouvel ordre » les activités des partis politiques et des associations à caractère politique. Cette décision, justifiée par des « raisons d’ordre public et sécuritaire », intervient à un moment important du processus de transition, marqué par de nombreuses incertitudes.

Retard du processus de transition

Officiellement, cette mesure vise à créer un climat apaisé pour le Dialogue inter-malien pour la Paix et la Réconciliation nationale, une initiative du président de la transition, le colonel Assimi Goïta. Le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, a réaffirmé l’engagement des autorités à respecter le calendrier initial de la transition et à organiser des élections libres et transparentes.

Cependant, cette décision a été accueillie avec scepticisme par certains observateurs et partis politiques. Ils craignent que la suspension des activités politiques ne retarde davantage le processus de transition et ne fragilise la démocratie malienne. En effet, le dialogue inter-malien, prévu pour se tenir en mai 2024, risque d’être boycotté par certains partis politiques, qui estiment ne pas être associés à la prise de décision.

Coup de frein à la transition

De plus, le silence des autorités sur le chronogramme électoral et la non-publication de la nouvelle loi électorale alimentent les tensions et les suspicions. La communauté internationale, qui a condamné la suspension des activités politiques, appelle les autorités à clarifier leurs intentions et à respecter leurs engagements.

La suspension des activités des partis politiques est un coup de frein à la transition malienne. La réussite du dialogue inter-malien et l’organisation d’élections crédibles et transparentes nécessitent un climat de confiance et de dialogue inclusif. Les autorités maliennes sont attendues pour clarifier leurs intentions en plus d’associer l’ensemble des acteurs politiques à la prise de décision.

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Une plume qui balance entre le Sénégal et le Mali, deux voisins en Afrique de l’Ouest qui ont des liens économiques étroits
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