Mali : le HCR alerte sur l’urgence humanitaire face à l’afflux de réfugiés burkinabè


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Le Mali fait face à une crise humanitaire d’ampleur après l’arrivée massive de réfugiés burkinabè dans la région de Bandiagara. Depuis début août, plus de 12 000 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, ont franchi la frontière, fuyant les violences. Les ressources locales, déjà limitées, sont sous pression extrême. Le HCR appelle la communauté internationale à une mobilisation urgente pour éviter une catastrophe au cœur du Sahel.

Depuis début août, des milliers de Burkinabè fuient la violence et franchissent la frontière malienne. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) tire la sonnette d’alarme : l’afflux massif de personnes déplacées met en péril la région de Bandiagara, déjà fragilisée par l’insécurité et le manque de moyens humanitaires.

Des arrivées massives en quelques semaines

Selon le HCR, l’exode a commencé le 5 août. Entre le 7 et le 15 août, le nombre de réfugiés burkinabè enregistrés par la Commission nationale chargée des réfugiés est passé de 1 733 à près de 12 000, soit plus de 1 500 personnes par jour. Rien que le 31 août, 1 509 nouveaux arrivants ont été recensés en moins de vingt-quatre heures.

La majorité des déplacés sont des femmes et des enfants venus de villages frontaliers. Ces flux s’ajoutent aux 83 000 réfugiés déjà installés dans la région, portant la population locale à plus de 100 000 habitants, un seuil difficile à gérer pour une zone peu équipée.

Une pression insoutenable sur les communautés locales

Le HCR souligne que les capacités d’accueil de Bandiagara sont largement dépassées. Les familles d’accueil et les autorités locales font preuve de solidarité, mais la pression sur les ressources, l’eau, les denrées alimentaires et les services de santé devient insoutenable.« Ce nouvel afflux, qui pourrait se poursuivre, met à rude épreuve les capacités de contingence de la localité », a prévenu l’organisation.

Cet afflux intervient dans une zone déjà éprouvée par les violences des groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, tous dirigés par des régimes militaires, font face à une même menace jihadiste et ont constitué l’Alliance des États du Sahel (AES) pour renforcer leur coopération militaire.

Mais sur le plan humanitaire, la situation est aggravée par une crise budgétaire sans précédent qui touche la plupart des ONG, réduisant leurs capacités opérationnelles.

Un appel urgent à la communauté internationale

Le HCR appelle les partenaires techniques et financiers à agir rapidement. Sans un soutien accru, « des milliers de vies, majoritairement des femmes et des enfants, risquent de sombrer dans une détresse encore plus profonde », alerte l’organisation.
Pour les réfugiés comme pour les communautés hôtes, l’urgence est désormais d’obtenir une aide alimentaire, sanitaire et logistique afin d’éviter une catastrophe humanitaire au cœur du Sahel.

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