
Dans la nuit du dimanche 24 au lundi 25 août, le village de Difita, situé dans le département de Téhini (nord-est de la Côte d’Ivoire), a été la cible d’une attaque meurtrière menée par des individus armés non identifiés.
Selon un communiqué de l’état-major des armées, le bilan provisoire fait état de quatre paysans tués, d’un habitant porté disparu et d’une femme grièvement brûlée, actuellement prise en charge par les services médicaux.
Une attaque d’une rare violence
Aux environs de deux heures du matin, les assaillants ont fait irruption dans ce hameau frontalier du Burkina Faso. Armés et organisés, ils ont ouvert le feu sur les habitants, incendié plusieurs cases, détruit ou emporté des engins de locomotion et volé du bétail. « Une incursion d’individus armés non identifiés », selon les termes employés par l’armée ivoirienne.
Alerté rapidement, le Commandement de la Zone opérationnelle nord a déployé des moyens aériens et terrestres pour sécuriser le secteur. Mais à leur arrivée, les assaillants s’étaient déjà enfuis. Des opérations de ratissage se poursuivent dans la zone frontalière.
Les forces armées appellent au calme
Dans son communiqué, le général de corps d’armée Lassina Doumbia, chef d’état-major, a exprimé ses condoléances aux familles endeuillées et souhaité un prompt rétablissement aux blessés. Il a également invité les populations « au calme et à la vigilance », tout en réaffirmant la détermination des Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI) à protéger les habitants et à retrouver les auteurs de cette attaque.
Aucune organisation terroriste ou criminelle n’a revendiqué l’attaque. Une source sécuritaire estime toutefois qu’il pourrait s’agir d’un règlement de comptes lié au soutien présumé de certains habitants à des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), supplétifs civils de l’armée burkinabè engagés contre les groupes armés dans la zone sahélienne.
Une zone sous tension depuis plusieurs années
C’est la première attaque meurtrière enregistrée dans le nord ivoirien depuis 2021. La région avait déjà été marquée par les incursions sanglantes de Kafolo : en juin 2020, une attaque contre une position de l’armée avait coûté la vie à 14 soldats ivoiriens, puis en mars 2021, cinq autres personnes, dont deux militaires, avaient été tuées. Depuis, l’armée avait considérablement renforcé ses dispositifs sécuritaires le long de la frontière avec le Burkina Faso.
Mais la zone de Téhini reste fragile, exposée aux infiltrations armées, à l’orpaillage clandestin et aux tensions transfrontalières. Cette nouvelle attaque rappelle que la menace terroriste et criminelle persiste aux confins nord de la Côte d’Ivoire, malgré quatre années de relative accalmie.