Mali, la Russie confirme sa présence militaire et pointe l’échec de la France


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Le Président de la Russie, Vladimir Poutine
Le Président de la Russie, Vladimir Poutine

Le Mali a bel et bien contacté des compagnies armées russes, a indiqué le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, confirmant une information de Reuters, qui avait été remise en cause. Mieux, la Russie souligne que la France n’a finalement pas réussi parce que selon le Kremlin, les terroristes continuent à dicter leur loi au Mali.

Il n’y a plus aucun doute, le Mali et la Russie sont en contact en vue d’établir deux coopérations : militaire d’une part militaire et de façon officielle, d’autre part armée, avec les compagnies privées. L’information, donnée, il y a près de deux semaines par Reuters, a été confirmée par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, samedi, en marge de la 76ème Assemblée générale des Nations-Unies.

Parlant des nouvelles autorités maliennes, le diplomate russe a justifié : « ‘elles se sont adressées à des compagnies armées privées, parce que la France a décidé de réduire significativement sa présence militaire qui lutte contre les cellules terroristes qui sont dans le Nord du pays et contre qui la France n’a finalement pas réussi parce que les terroristes continuent à mener le bal sur place ».

Sergueï Lavrov va plus loin, détaillant que « dans ce pays, aujourd’hui, il y a une transition qui se fait, des élections à préparer sous l’égide de l’Union Africaine et d’autres organisations internationales », ajoutant que « les autorités de la transition continuent, d’ailleurs, cette lutte contre le terrorisme. Et c’est dans cette optique qu’elles se sont adressées à des compagnies armées privées russes », relève Anadolu.

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Estimant que leurs forces étaient insuffisantes sans aide extérieure et, comme ceux qui s’étaient engagés à déraciner le terrorisme veulent s’en aller, « les autorités de la transition ont contacté des compagnies privées militaires russes et nous n’avons rien à voir avec cela », a indiqué le ministre russe des Affaires étrangères, parlant de connexions entre la société privée Wagner et Bamako.

Sergueï Lavrov a par ailleurs souligné que dans un programme qui n’a rien à voir avec les compagnies privées, la Russie apporte un soutien aux autorités maliennes. « Nous avons un programme de coopération politico-militaire et nous participons au maintien de la paix conformément aux décisions du Conseil de sécurité de l’ONU’ », a précisé le chef de la diplomatie russe.

« Encore une fois je ne veux pas, qu’il y ait de doute là-dessus, le ministre malien des Affaires étrangères que j’ai rencontré vendredi a dit que cela ne pose pas de problème », a précisé Sergueï Lavrov, regrettant les propos du ministre des Affaires étrangères de l’Union Européenne, Joseph Borell, selon qui, une implication du groupe privé russe Wagner au Mali affecterait « sérieusement » les relations entre l’Union Européenne et Bamako.

« Je pense que ça serait mieux de coordonner nos mouvements entre la fédération de Russie et l’Union Européenne en matière de lutte contre le terrorisme, pas seulement au Mali, mais dans toute la zone du Sahel. Mais dire que je suis ici le premier et vous devez quitter les lieux. Ce n’est pas comme ça qu’on doit parler », a regretté Sergueï Lavrov qui confirme la décision par le Kremlin de se mettre aux côtés du Mali pour lutter contre le terrorisme.

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Alors qu’il réagissant à l’annonce de l’agence Reuters, qui, citant des sources diplomatiques concordantes, avait indiqué que les autorités maliennes étaient sur le point de conclure un accord avec la société russe Wagner, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait précisé qu’il n’y a « aucun représentant des forces armées russes là-bas et aucune négociation officielle n’est en cours ». Il avait toutefois reconnu que la Russie a des contacts dans le domaine militaire avec beaucoup de pays, notamment africains.

Reuters avait détaillé que l’accord portait sur un montant de six (06) milliards de francs par mois et permettrait à la société russe Wagner d’avoir accès à trois gisements miniers : deux d’or et un de magnésium. En retour, les instructeurs russes seraient chargés de former les Forces armées maliennes et d’assurer la protection de certains hauts dirigeants maliens. Révélations qui avaient fini d’agacer la France.

« Il se passe des choses au Mali, inquiétantes. Et si cette rumeur selon laquelle les autorités maliennes devaient contractualiser avec la société Wagner, ce serait extrêmement préoccupant et contradictoire, incohérent avec tout ce que nous avons entrepris depuis des années et tout ce que nous comptons entreprendre en soutien des pays du Sahel », avait réagi la ministre française des Armées, Florence Parly, devant la Commission de la Défense nationale de l’Assemblée nationale.

Beaucoup plus tranchant, Jean-Yves Le Drian, chef de la diplomatie française, avait mis en garde qu’une implication de la société privée russe Wagner au Mali serait incompatible avec le maintien d’une force française dans ce pays d’Afrique. « C’est absolument inconciliable avec notre présence, incompatible avec l’action des partenaires sahéliens et internationaux du Mali », avait mis en garde Jean-Yves Le Drian.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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