Une semaine après avoir quitté son camp de Kidal, le dernier convoi de la Minusma est arrivé à Gao. Les soldats onusiens ont bouclé, par la route, plus de 350 kilomètres, dans un environnement à haut risque.
Le dernier convoi de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali avait quitté Kidal, le 31 octobre. Un départ effectué dans la précipitation. Car, il était surtout question d’éviter d’exposer les troupes de la mission de l’ONU dans un contexte de tension. Un retrait accéléré pour « préserver la vie des Casques bleus dans un environnement opérationnel particulièrement complexe ».
Conditions de départ extrêmement difficiles
« Le dernier convoi des Casques bleus a quitté Kidal par la route ce matin pour Gao », avait indiqué la mission de l’ONU. La Minusma avait déploré que le convoi « a malheureusement fait l’objet de deux attaques à l’engin explosif improvisé sur son trajet, causant des dommages matériels ». La mission confiait que les « conditions de départ de toutes ces bases ont été extrêmement difficiles et éprouvantes pour de nombreuses raisons ».
Pour la Minusma, les raisons sont « toutes complètement indépendantes de la volonté de la Mission. Y compris la détérioration de la situation sécuritaire et les menaces multiples qui en découlaient pour les Casques bleus ». Un retrait que les Forces armées maliennes tout comme les rebelles voulaient mettre à profit.
Violations du calendrier de rétrocession
En effet, l’armée et les groupes rebelles voulaient mettre la main sur cette base stratégique de Kidal. Finalement, ce sont les groupes rebelles qui se sont emparé de la base onusienne, aussitôt après le départ des Casques bleus. Bamako a toutefois déploré que l’ONU n’ait pas désaffecté la base, tel que stipulé dans les accords. Bamako déplorant des violations du calendrier de rétrocession des emprises.
« Nous avons appris, ce 31 octobre 2023, le retrait de la MINUSMA du camp de Kidal. Nous constatons, une fois de plus et avec beaucoup de regrets, que ce retrait n’a point fait l’objet de rétrocession de cette base aux FAMa comme stipulé dans le calendrier d’occupation des emprises MINUSMA par les FAMa », a regretté Bamako, dans un communiqué.
Sur la route de Gao, 26 Casques bleus blessés
Les autorités maliennes ont estimé que cette situation de départ précipité menace la sécurité et la stabilité de la région de Kidal. Les soldats de l’ONU avaient déjà commencé à faire mouvement plus vers le Nord. Une semaine après ce départ, le convoi de la Minusma est arrivé à Gao, hier mardi soir 7 novembre, par la route. Ce, faute d’autorisations nécessaires pour organiser un pont aérien afin de rapatrier les Casques bleus, le personnel et le matériel.
Un trajet des plus dangereux, puisque le convoi a subi au total six attaques, relève RFI. Des voitures ont sauté sur des mines, causant de nombreux blessés qu’il fallait rapidement évacuer. Le journal fait état de 26 soldats de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali blessé. Certains personnels onusiens étant grièvement blessés. Les Casques bleus ont jusqu’au 31 décembre pour définitivement quitter le Mali.
