Macky Sall a-t-il les mêmes priorités que les Sénégalais ?


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Macky Sall, Président du Sénégal
Le Président du Sénégal, Macky Sall

Au moment où la population sénégalaise suffoque, tenaillée par une inflation qui ne dit pas son nom, ayant fait du Sénégal le pays africain où le coût de la vie est le plus élevé, le Président Macky Sall ne pense, visiblement, qu’à faire de la politique.

L’art de gérer la cité. C’est la définition donnée à la politique. Et qui dit art, dit chef-d’œuvre, ou encore créativité. Et quand il y a de la créativité, il y a forcément un brin de progrès. Nous n’allons point jeter le bébé avec l’eau du bain. Nous préférons, de loin, ne pas nous prêter à ce jeu qui pourrait s’avérer très hasardeux, pour ne pas dire risqué, voire dangereux. Seulement, il urge de scruter la bassine dans laquelle le bébé a été douché et ce qui est sorti comme saleté sur le corps de ce bébé.

Un bébé nommé Sénégal, qu’on veut présenter à la face du monde comme un mignon petit garçon, avec quasiment tout de parfait. De la tête aux orteils, en passant par le bout des doigts. Un bébé sénégalais qu’on pourrait même présenter en faisant croire qu’il a des yeux bleus. Juste pour le « vendre ». Oui vendre l’image du Sénégal qu’on présente comme un pays modèle, en Afrique. Un pays qui, en effet, a une tradition de démocratie.

Le Sénégal, un pays de démocratie ?

Seulement, il est temps de se poser la question de savoir ce qu’est devenue cette démocratie, au fil des années. Peut-on parler de démocratie dans un pays où on jette en prison des journalistes ? Surtout lorsque le Président avait promis que sous son magistère, jamais un journaliste ne sera emprisonné pour un délit de presse. Peut-on parler de démocratie dans un Sénégal où le droit de manifester est piétiné ? Peut-on parler de démocratie dans un pays où des insulteurs sont orientés vers les institutions ?

Le Sénégal d’aujourd’hui est devenu ce pays où chacun ne vise que ses propres intérêts. Un pays où on peut être accusé de manipuler des faux-billets et se retrouver à pavaner dans les rues de la capitale. Un pays où la politique est incontestablement devenue la voie la plus rapide pour s’enrichir. « Sans risques », comme dit l’autre. Un pays où le ridicule ne tue pas. En fait, le ridicule ne rend même pas malade dans ce pays ouest-africain. Au fond, tout semble avoir été normalisé au pays de la Téranga. Il suffit juste de partager la vision du chef de l’Etat. Quelle que soit cette vision !

Une très douteuse ambigüité

Même si le Président se dédit ? Bien sûr : Et visiblement, c’est comme si c’est dans de pareils cas que le régime a besoin de soutien, d’hommes capables de jouer les avocats du diable. Il est aujourd’hui question d’un mandat supplémentaire de Macky Sall, après les deux premiers, de sept et cinq ans. Comme réponse, le Président Sall sert un « ni oui ni non », justifié par une volonté de garder la stabilité du pays. Car, d’après lui, que cela soit « oui » ou « non », pour un troisième mandat, ce sera le désordre. Et il a opté pour l’ambigüité.

Une ambigüité qui n’en est pas une, puisque visiblement, ceux de son camp qui se prononcent en faveur de ce mandat bounia (supplémentaire) ont toute l’onction présidentielle. Gare à ceux qui sont contre cette troisième candidature. Et les derniers à en faire les frais, c’est Idrissa Seck et sa clique de Rewmi, sa formation politique. Pour avoir annoncé sa candidature au scrutin présidentiel de 2024, l’homme a été éjecté de son moelleux fauteuil de président du Conseil Économique Social et Environnemental. Et il n’est pas le seul à faire les frais de son choix politique de rompre avec la position de la mouvance présidentielle.

Ce que Macky Sall veut…

Le ministre des Sports, Yankhoba Diattara, très proche collaborateur de Seck, a lui aussi été limogé. Une exclusion qui n’a visiblement tenu compte que de l’aspect politique de la chose. Car il se dit que c’est sous le magistère de Diattara que le Sénégal a engrangé de bons points en sport, au plan continental. Un ministre qui a donné satisfaction à la population sénégalaise en matière de sport. Et voilà que Macky Sall le dégage en touche. Pendant ce temps, le patron du Commerce, à qui il est imputé une mauvaise gestion des marchés sénégalais, où règne une dictature commerciale, n’est point inquiété. Parce que Macky Sall veut les choses comme telles. Il faut juste partager sa vision politique des choses. N’en déplaisent aux Sénégalais !

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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