
Depuis le début de l’hivernage en juin 2025, le Mali fait face à une vague d’intempéries particulièrement sévère. Ces phénomènes ont provoqué des pertes en vies humaines, des blessés et d’importants dégâts matériels. Les autorités s’efforcent de répondre à l’urgence avec des mesures de secours et des dispositifs préventifs.
Les fortes précipitations qui s’abattent sur le Mali depuis le début de l’hivernage en juin 2025 ont causé d’importants dégâts humains et matériels. Selon un bilan communiqué lundi par le Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes, au moins 12 personnes ont trouvé la mort, tandis que 30 autres ont été blessées.
La situation est aggravée par 21 cas d’inondation, 3 cas de foudre, 2 cas de vents violents et 1 cas d’éboulement. Ce qui illustre la diversité des aléas météorologiques auxquels les populations sont confrontées. Au total, 657 ménages, soit 5 307 personnes, ont été sinistrés sur l’ensemble du territoire depuis juin. Pour faire face à cette crise, les autorités maliennes ont annoncé la poursuite de plusieurs actions anticipatoires. Parmi elles, l’équipement des unités de la Protection civile en motopompes d’épuisement, nécessaire pour lutter contre les accumulations d’eau, notamment dans les zones urbaines.
232 personnes touchées par les inondations
Le gouvernement a également distribué des vivres et des articles non-alimentaires à 34 ménages sinistrés à Kidal. Ce qui représente 232 personnes touchées par les inondations des 22 et 23 juillet. L’assistance vise à répondre aux besoins urgents : abris temporaires, nourriture, vêtements, soins médicaux, etc. Un effort de sensibilisation est aussi prévu à travers les radios dans les langues locales (bambara, peulh, sonrhaï et soninké), du 1er août au 30 novembre 2025.
L’objectif est d’informer les populations sur les comportements à adopter face aux risques et les moyens de se préparer aux épisodes extrêmes. Parallèlement aux actions d’urgence, le Mali planifie la révision du Plan national de contingence multirisque et met en œuvre des études hydrologiques et topographiques. Ces travaux visent à mieux déterminer les seuils d’alerte grâce à l’installation de balises tricolores pour signaler les risques d’inondation en temps réel.
Des centaines de cas d’inondation signalés
Autre initiative : le suivi rigoureux du remplissage des barrages de Manantali et de Sélingué, deux infrastructures clés dans la gestion des eaux fluviales. Des lâchers d’eau sont prévus afin de prévenir les débordements. Les autorités comptent aussi sur le renforcement du système communautaire d’alerte précoce, couplé à la mobilisation des brigades citoyennes dans le cadre du projet Les mois citoyens.
L’année 2024 avait déjà été marquée par des inondations particulièrement meurtrières au Mali, avec 76 morts, 148 blessés et 259 795 personnes affectées. Au total, 649 cas d’inondation avaient été signalés dans les 19 régions et le district de Bamako. Cette récurrence démontre que le Mali fait face à une crise climatique structurelle qui nécessite une approche de long terme. En dehors du Mali, partout en Afrique de l’Ouest, les épisodes d’inondations sont de plus en plus fréquents et destructeurs.
Cascade de pertes humaines et de destructions
Cette situation est due notamment au changement climatique, la déforestation, l’urbanisation anarchique et un manque d’infrastructures de drainage adaptées. Au Nigeria, les inondations de 2022 avaient fait plus de 600 morts et affecté plus de 1,3 million de personnes. Au Tchad, au Niger, au Sénégal ou encore en République centrafricaine, chaque saison des pluies engendre son lot de pertes humaines et de destructions.
Dans de nombreuses capitales africaines, comme Dakar, Abidjan ou Ouagadougou, les pluies torrentielles entraînent rapidement la paralysie des routes, la destruction d’habitations précaires, et la contamination des eaux, avec des conséquences sanitaires dramatiques.Les inondations sont désormais perçues comme l’un des effets les plus visibles du dérèglement climatique en Afrique. Le continent, pourtant responsable de moins de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, en paie un lourd tribut. Les experts climatiques alertent : la hausse de la température moyenne mondiale intensifie les précipitations extrêmes.