« Les Femmes du bus 678 » : un combat contre le harcèlement sexuel en Egypte


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Les Femmes du bus 678. Toute une facette d’un quotidien égyptien dans lequel des femmes peinent à trouver leurs marques. C’est à bord d’un bus que Mohamed Diab nous emmène à la découverte des déboires de Fayza, avant de nous faire connaître ceux de Seba et de Nelly.

Poignant. Les Femmes du bus 678 est tiré de faits divers et d’une histoire vraie. Celle de Noha Rochdi, la première victime d’agression sexuelle à avoir été reconnue par la justice égyptienne en 2008. Dans son premier long métrage, Mohamed Diab soutient la révolution. Pas celle qui a renversé l’ancien raïs Hosni Moubarak, mais celle de milliers de femmes égyptiennes. Celles qui, chaque jour, subissent des attouchements ou sont sexuellement harcelées.

Le scénario

Un trio de femmes porte cette révolution : Fayza, la mère de famille traditionnelle, Seba, la bourgeoise révoltée, et Nelly, la jeune femme moderne. Chacune à son histoire. Un douloureux combat qu’elles mèneront jusqu’au bout, parfois seules. Fayza, la plus défavorisée des trois est contrainte d’emprunter le bus, la ligne 678, pour se rendre à son travail. Les bus sont bondés mais elle doit sauter dans le premier et ne peut se permettre de les regarder défiler. Ce qu’elle redoute le plus, ce sont ces mains baladeuses. Des hommes qui tentent sans cesse de se frotter à elles. Une pratique que Fayza ne veut plus subir. D’abord seule, elle prendra les armes contre ses harceleurs avant d’être rejointe par ses deux acolytes, prêtes à tout pour briser le silence.

Mais pas facile de mener une telle lutte dans une société où la famille est incontournable. Au-delà de l’honneur familial, c’est la réputation de toute une nation qui est remise en cause. La sortie du film a d’ailleurs suscité un remue-ménage dans la classe politique égyptienne. Des actions en justice ont été menées contre le réalisateur pour « atteinte à l’image du pays ». A quoi bon ? Mohamed Diab fait partie d’une génération de révolutionnaires qui n’a plus envie de se taire.

Le message que souhaite transmettre le jeune réalisateur est que l’union fait la force, permet de briser les tabous et d’éviter les bavures. Et peu importe si le rôle attribué à certains acteurs peut paraître idéologique, l’espoir de mettre à bas ces pratiques est bel et bien lancé, non sans une pointe d’humour… à l’égyptienne.

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