Les chevaliers de l’information bataillent à Brazzaville


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Drapeau du Congo
Drapeau du Congo

Brazzaville accueille en grandes pompes les Etats généraux de la presse francophone du 26 au 28 juin. Organisés par l’Union internationale des journalistes de langue francophone (UIJPLF), ils ont été inaugurés ce matin par le président congolais.

Brazzaville devient pour trois jours la « capitale de la presse francophone ». Que « ceux qui ne croyaient pas à la pertinence de ce choix », comme l’a annoncé le maire de la ville, se taisent à jamais. « Brazzaville-la-verte », qui panse encore ses plaies de guerre, accueille, la tête haute, les Etats généraux de la presse francophone, organisés par l’Union internationale des journalistes de langue francophone (UIJPLF), du 26 au 28 juin.

Hervé Bourges, président de l’UIJPLF, explique son choix : « Le Congo se trouve au coeur de l’Afrique qui bouge, qui se bat pour son développement, qui vit, qui palpite. Une Afrique qui sait le prix de l’information ». Brazzaville, ville-symbole des difficultés logistiques que peuvent rencontrer les journalistes africains, est aussi celle qui ne compte aucun représentant de la presse en prison. « Si un seul journaliste avait été emprisonné au Congo, nous ne serions pas venu », insiste Hervé Bourges.

Les « chevaliers de l’information » – l’élite des professionnels de l’information du Burkina, du Cameroun, de l’Algérie, du Gabon, du Canada, de Suisse, du Tchad ou encore du Burundi comme les appelle le maire de la ville – vont pouvoir discuter de cette denrée indispensable à l’épanouissement démocratique : l’information. Lors de trois ateliers, le thème « Moyens et conditions de la liberté de la presse : de Windhoek* à Brazzaville, dix ans de combat pour une presse libre », sera débattu. Avec, entre autres participants : Marc-Joseph Omgba, directeur de l’Ecole de journalisme de Yaoundé (Esstic), Aminata Cissé Niang, présidente du Haut Conseil de l’Audiovisuel du Sénégal et Denise Epote-Durand, directrice de TV5 Afrique.

Projet de loi

Le président congolais, Denis Sassou N’Guesso, a donné le coup d’envoi des journées ce matin, en rappelant son engagement dans la démocratisation de l’information depuis une dizaine d’années. Il a rappelé l’émergence d’une presse congolaise libre et indépendante, notant le succès des journaux satiriques auprès de la population. Il a évoqué un projet de loi, en voie d’adoption, largement favorable à la presse nationale et visant à mettre en place une structure de surveillance de la liberté de la presse. Il a confirmé l’abolition du monopole public sur l’audiovisuel et l’interdiction de toute censure préalable.

Il a en outre rappelé que « nul ne pourra être emprisonné pour le délit de diffamation par voie de presse ». Une décision applaudie par l’ensemble des journalistes présents. Tout comme l’annonce de l’octroi d’une aide de 300 millions de F CFA en vue de renforcer les capacités de la presse privée nationale.

Comment faire en sorte que les journalistes francophones, en Afrique, mais aussi dans le reste du monde, puissent exercer pleinement leur métier ? Réponse jeudi. Car ces Etats généraux de la presse francophone vont chercher à donner des solutions et des réponses, pour que les journalistes du Continent ne soient, selon les mots d’Hervé Bourges, ni des « griots serviles » ni des « détracteurs stériles ».

*Séminaire pour le développement d’une presse africaine indépendante et pluraliste organisé à Windhoek (Namibie), du 29 avril au 3 mai 1991, conjointement par l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. A conduit à la création de la Journée internationale de la liberté de la presse.

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