
Face à des attaques sexistes et xénophobes, la conseillère spéciale du président Sassou Nguesso a décidé de répondre avec dignité. Retour sur le parcours d’une diplomate qui a su positionner le Congo au cœur des enjeux géopolitiques mondiaux, de la diplomatie verte aux partenariats économiques stratégiques avec les Émirats arabes unis.
Dans son communiqué publié le 8 juillet 2025, le Dr. Françoise Joly, Ministre et Représentante Personnelle du Président de la République du Congo pour la Stratégie et les Négociations Internationales, a dû briser le silence face à des attaques d’une bassesse consternante. Non pas des critiques sur son travail – qui semble irréprochable – mais des propos « à caractère sexiste et xénophobe » visant, comme elle le souligne avec justesse, « ce que je suis : une femme, jeune, africaine, multiculturelle occupant une fonction stratégique dans les hautes sphères de l’État ».
Une diplomate qui façonne le XXIᵉ siècle africain
Ces attaques révèlent surtout l’incapacité de certains à accepter que l’excellence puisse s’incarner dans le profil de Françoise Joly. Pourtant, ses réalisations parlent d’elles-mêmes et placent le Congo au cœur des enjeux géopolitiques mondiaux.
L’une de ses réalisations les plus remarquables reste l’aboutissement discret mais décisif d’un long processus diplomatique entamé en 2019 avec les Émirats arabes unis. Sous la houlette de la diplomate Françoise Joly pour la République du Congo et du cheikh Shakhbout bin Nahyan Al Nahyan, récemment promu aux affaires africaines des Émirats arabes unis, les deux pays ont scellé un partenariat multidimensionnel.
Cette alliance marque aussi un succès personnel pour Françoise Joly et le cheikh Shakhbout, après plusieurs tentatives infructueuses d’autres émissaires dans le passé. L’accord, salué par le président Sassou-Nguesso comme « historique par son ampleur et ses bénéfices attendus pour le peuple congolais », couvre des domaines stratégiques : énergie, digitalisation, infrastructures ferroviaires et portuaires, agriculture.
Une pionnière de la diplomatie environnementale
Architecte du Sommet des trois bassins (Amazonie, Congo, Bornéo/Mékong) en 2023 et cheville ouvrière de la Commission climat du Bassin du Congo, Françoise Joly a réussi à positionner le Congo au centre des négociations climatiques mondiales. Cet événement, initié par le Président congolais Denis Sassou N’Guesso, et organisé par la ministre de l’Environnement Arlette Soudan-Nonault et par Françoise Joly, a réuni les dirigeants des pays des bassins de l’Amazonie, du Congo et de la région Bornéo-Mékong en Asie.
La préservation de l’environnement au Congo Brazzaville bénéficie également de solides partenariats internationaux gérés par Françoise Joly. Son action a permis de transformer la richesse écologique du Congo en véritable levier économique. Une position diplomatique originale qui a surpris les premiers temps avant de faire des émules par son succès.
Au-delà de ces succès emblématiques, Françoise Joly a également été responsable du dossier d’adhésion du Congo au groupe élargi des BRICS+, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour le pays dans un monde multipolaire en construction.
Face aux attaques, la dignité et la détermination
Dans son communiqué, le Dr. Joly répond avec une dignité remarquable à ces attaques sexistes et xénophobes. Citant Margaret Thatcher, elle affirme : « This Lady’s not For Turning » (« Cette femme ne fera pas volte-face »). Une déclaration qui résonne comme un manifeste : « Je suis ici par mérite, par loyauté, et par engagement. Et je resterai fidèle à cette mission, sans céder aux intimidations ni aux stéréotypes. »
Plus qu’une défense personnelle, ses mots portent une vision : « Ce que je représente, ce n’est pas un parcours personnel. C’est une nouvelle génération de femmes africaines : libres, compétentes et debout au service du Continent. »
Un combat qui dépasse l’individu
Ces attaques contre Françoise Joly ne sont pas isolées. Elles s’inscrivent dans un schéma plus large où l’excellence féminine, particulièrement africaine, dérange encore certains esprits rétrogrades. Comme elle le souligne, ces propos « relèvent d’une autre époque – celle où l’on pensait pouvoir réduire au silence une femme en la ramenant à son sexe, à ses origines ou à sa vie personnelle ».
Pourtant, l’action de Françoise Joly, comme celle des autres femmes leaders d’Afrique centrale, prouve que le continent avance. Grâce à son travail, Brazzaville s’est positionnée au cœur des négociations climatiques mondiales, attirant investissements et partenariats stratégiques qui bénéficient directement aux populations.
L’avenir appartient à celles qui construisent
Face aux tentatives de déstabilisation, Françoise Joly continue son travail avec la même rigueur et le même professionnalisme. Sa réponse est claire : « Je continuerai à représenter les valeurs qui nous rassemblent : le respect, l’égalité et la dignité. Et je le ferai, non pas en m’excusant d’être différente, mais en étant fière d’être libre. »
Les attaques sexistes et xénophobes dont elle fait l’objet révèlent en creux la peur de certains face à une Afrique qui change, portée par des femmes compétentes qui refusent de se laisser enfermer dans des cases. Françoise Joly incarne cette transformation : jeune, brillante, multiculturelle, elle représente le visage d’une diplomatie africaine moderne et ambitieuse.
Son message final résonne comme un appel à l’action : « Des femmes qui travaillent, qui décident, qui construisent l’avenir de l’Afrique avec vision et fermeté, des femmes qui ont décidé de rendre à l’Afrique sa grandeur ! Et ce combat ne fait que commencer. »