Les 7 nouvelles merveilles du monde alimentent la polémique


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Un grand show a révélé samedi soir à Lisbonne les 7 nouvelles merveilles du monde. 100 millions de votants par Internet auraient participé à l’événement. Aucun site africain ne figure au palmarès. L’initiative est vivement critiquée par l’Unesco.

Des 7 merveilles du monde désignées sous l’antiquité, il ne reste plus aujourd’hui que les pyramides de Gizeh en Egypte. Il n’en fallait pas plus pour qu’un esprit pragmatique pense à réanimer le mythe. C’est dans le stade bondé du Benfica à Lisbonne qu’a eu lieu samedi l’élection des 7 nouvelles merveilles du monde. Imaginé par le suisso-canadien Bernard Weber, ce référendum populaire aurait mobilisé plus de 100 millions de votants à travers le monde.

Plus inspirés par le concours de Miss monde que par un colloque de l’UNESCO, les organisateurs avaient mobilisé plus de 1800 figurants et de nombreux effets spéciaux pour ce grand show. Les spectateurs, dont certains auraient payé leur entrée 150 euros, ont pu ainsi apprécier, en marge de l’élection, la prestation de la star Jennifer Lopez, payée 1,5 millions d’euros pour la soirée selon la presse portugaise. L’acteur britannique Ben Kingsley et l’actrice américaine Hillary Swank ont animé la cérémonie, retransmise à la télévision dans plus de 170 pays. L’astronaute Neil Armstrong, l’ex-secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, la reine Rania de Jordanie et le premier ministre portugais José Socrates, ont également participé à l’événement.

Un show à l’Américaine

Au final, les suffrages du public ont récompensé trois sites en Amérique latine (la statue du Christ rédempteur au Brésil, les ruines incas du Machu Picchu au Pérou, l’ancienne cité maya de Chichen Itza au Mexique), un en Europe (le Colisée de Rome), un au Proche-Orient (la cité troglodyte de Petra en Jordanie) et deux en Asie (la grande muraille de Chine et le Taj Mahal en Inde).

« Toutes ces merveilles méritent bien sûr d’être sur la liste, mais ce qui nous chagrine un peu c’est que cette liste soit limitée à sept », a déclaré Christian Manhart, chef de la section communication du Centre du patrimoine mondial de l’Unesco. « Nous pensons que c’est un message négatif pour les pays dont les sites n’ont pas été retenus. Le chiffre sept était adéquat pour l’antiquité parce que le monde antique (limité au bassin méditerranéen, au Proche et au Moyen-Orient) était beaucoup plus petit que celui d’aujourd’hui », a ajouté M. Manhart.

Un message négatif pour les pays non retenus

Bernard Weber se réjouit au contraire de l’enthousiasme des internautes : « si nous parvenons à créer des nouveaux symboles en respectant la diversité culturelle, nous pourrions aider à la création d’une nouvelle conscience mondiale ». Un objectif loin d’être atteint au vu du vote final. En effet, ni l’Amérique du Nord, ni l’Afrique ne sont présents dans les 7 lauréats. La ville de Tombouctou était le seul site africain parmi les 21 finalistes présélectionnés par le public. Malgré une forte mobilisation de la communauté malienne, il a fini bon dernier. Ce résultat met aussi en évidence les limites de ce concours basé sur des votes Internet pour des pays qui sont victimes d’une véritable fracture numérique. Si voter par SMS était toujours possible, il fallait payer 2 dollars par appel. Pas forcément à la portée de toutes les bourses.
L’organisation a annoncé qu’elle consacrerait la moitié de ses revenus au financement de chantiers de restauration dans le monde entier. Le montant des bénéfices engrangés n’a cependant pas été révélé.

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