Mory Kanté, le voyageur n’est pas fatigué


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Mory Kanté
Mory Kanté

Mory Kanté revient. Allumez le feu, ouvrez portes et fenêtres, ce soir, c’est la fête. Tamala (le voyageur) Mory Kante est parmi nous ! Dans sa besace : que des merveilles ! Que des sons nouveaux ! C’est de la bombe, bébé !

Les mélomanes prétentieux (je pense à notre chroniqueur attitré, David Cadasse) ne vont pas aimer le dernier album de Mory Kanté. Dialogue court. David me demande de chroniquer Tamala. Tu comprends, je suis assez embarrassé, j’aime moyennement. Essai, coup de foudre. J’veux, mon pote ! Mieux, j’insiste. L’album démarre comme un train lancé à grande vitesse.

Un voyage éclair en Afrique. Mory Kanté a voyagé. Et veut nous faire partager les péripéties de son périple. Avec le balafon magique d’Adama Condé. C’est mieux qu’avec une ligne régulière et une hôtesse désagréable. L’Afrique de Kanté est belle. Africa, le monde entend ta voix ! affirme, avec raison, le griot. Tamala vous secoue dans tous les sens. Aux oreilles habituées au son Kanté, préparez-vous à une profusion de sons nouveaux.

Le réveil du juste

Le griot ne se satisfait pas de repenser sa musique, il (r)apporte des mélodies, ciselées de main d’orfèvre, de nombreux horizons. Le cinquième titre, « Alamina Badoubaden », est hymne au chant traditionnel. Le N’cony (luth africain) de Moriba Koita vous remue les tripes et va chercher, au loin, la nostalgie et le meilleur de vous-même, enfoui sous un vernis de civilisation. Le son volontairement arabisant accentue le déchirement, évoque la majesté des contrées désertiques. « Je chante l’éloge de mon grand-père, celui dont je porte le nom, El Hadj Djeli Mory Kamissoko, surnommé ‘Sanda’ (le mot, le proverbe et le verbe) », explique l’artiste.

« Dimini » ou les accents technoïdes. Cette chanson est appelée à être un tube de Bamako à Dakar, en passant par Rabat, Paris et New-York. Les sons lancinants, fascinants, tournoient comme un ouragan. Le son, enfant gâté, ne veut pas reprendre son souffle. Heureux d’être libre. Et c’est nous qui sommes prisonniers de ces notes répétitives.

David, t’as tort de bouder un tel plaisir. L’album, il déchire, mon frère !

Pour commander l’album de Mory Kanté, Tamala, le voyageur, chez Next Music (2001)

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