
Après des mois de blocage et de tensions politiques, le parlement sud-africain franchit une étape décisive avec l’adoption du budget annuel. Cette victoire législative, arrachée grâce aux compromis entre l’ANC et l’Alliance Démocratique, témoigne des défis inédits que représente la gouvernance en coalition pour la première économie du continent africain.
La chambre basse du Parlement sud-africain a adopté mercredi le dernier grand texte de loi de son budget annuel. Les deux principaux partis de la coalition gouvernementale ont trouvé un terrain d’entente après des mois de désaccords. Le projet de loi de finances, qui alloue des fonds aux ministères et aux entités gouvernementales, a été approuvé à la majorité par l’Assemblée Nationale, qui compte 400 sièges, selon le président de séance.
Il faut dire que le budget de la plus grande économie d’Afrique a subi des retards et des révisions répétés cette année, en raison de la lutte de pouvoir entre le Congrès National Africain (ANC) et l’Alliance Démocratique (AD), au sein de la coalition gouvernementale. L’Alliance Démocratique, qui était jusqu’à l’année dernière le principal parti d’opposition, avait initialement refusé de soutenir le budget en raison d’une augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée que l’ANC a finalement abandonnée après avoir échoué à obtenir le soutien nécessaire.
L’Alliance Démocratique a ensuite déclaré qu’elle n’approuverait pas les budgets de départements dirigés par des ministres de l’ANC qu’elle avait accusés de malversations. Puis le président de l’Afrique du Sud Cyril Ramaphosa a limogé l’un de ces ministres lundi, ce qui, selon l’AD a suffi à lui assurer son soutien. Le ministre des finances, Enoch Godongwana, a admis qu’il était difficile de naviguer dans le processus budgétaire sous un gouvernement de coalition. La coalition sud-africaine qui n’a qu’une année d’existence a succédé à trois décennies de règne de l’ANC depuis la fin de l’apartheid en 1994.