Le Maroc a-t-il une frontière terrestre avec l’Espagne ?


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carte de Ceuta et Melilla
Carte de Ceuta et Melilla

Le Maroc et l’Espagne continuent de se disputer sur la délimitation de leurs frontières. Au centre du débat, la ville de Melilla et son rattachement, ou pas, à l’Espagne.

La question de la définition de la frontière entre le Maroc et l’Espagne n’est pas anodine. Soit il n’y a que des frontières maritimes, soit il y a aussi une frontière terrestre. Dans le premier cas Melilla est autonome, dans le second cas elle est espagnole.

Dans ce cadre, le récent courrier envoyé par le Maroc au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU n’est pas neutre. Le Royaume chérifien y indique, en effet, qu’il « n’a pas de frontières terrestres avec l’Espagne ». Le courrier va même plus loin et précise que la séparation avec Melilla ne peut être considérée comme une frontière, puisque la ville autonome est une « prison occupée ».

Un courrier qui fait suite au drame de juillet dernier où 34 migrants sont morts à Melilla en tentant de passer en Europe. Sollicité par l’ONU pour expliquer les raisons d’un usage disproportionné de la force pouvant être tenu pour responsable du drame, le Maroc a tenté de se dédouaner. L’absence de frontière pourrait, en effet, renvoyer la responsabilité vers le gouvernement de Melilla.

Tentative du Maroc de nier ses responsabilités

Mais côté espagnol, ce courrier est considéré comme étant une attaque contre « la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de l’Espagne ». Le Maroc a donc rapidement fait marche arrière et plus tard, le ministère des Affaires étrangères de Mohammed VI rectifiait le tir. Il reconnaissait l’existence d’une déclaration conjointe signée entre le Maroc et l’Espagne, le 7 avril 2022. Ce document officialisait l’existence de frontières terrestres entre les deux pays. Outre Melilla, la ville de Ceuta est aussi concernée par cette déclaration.

La question de savoir si Ceuta et Melilla sont bien des villes européennes ou les dernières colonies de l’Espagne en Afrique est donc une nouvelle fois tranchée.

Mais cela ne signifie nullement que le dossier ne sera pas prochainement remis sur la table. Il faut en effet rappeler que l’accord d’avril dernier, reconnaissant la domination espagnole sur les deux enclaves situées en Afrique, avait une contrepartie : le soutien espagnol à la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental.

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