Le Famous malgré tout


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Le Dr Alain Patel

Le Festival Asie/Africa de Monaco pour les œuvres universelles de solidarité s’est déroulé le week-end dernier dans la Principauté. Conférenciers de marque, artistes prestigieux, les rencontres ont été à la fois riches et simples. Malgré quelques couacs organisationnels et un accueil monégasque quelque peu frileux.

Les problèmes en tous genres, contretemps et autres bâtons dans les roues n’ont pas réussi à tuer dans l’œuf le Famous. Le Festival Asie/Africa de Monaco pour les œuvres universelles de solidarité a bien eu lieu, le week-end dernier, dans la Principauté. Malgré des ambitions revues à la baisse, par la force des choses, le festival a finalement été une belle réussite. Les conférences ont été riches, le gala du soir de bonne facture et le match people de beach volley avec le Prince Albert, une rencontre privilégiée.

Problèmes de transport, problèmes de salle, problèmes organisationnels, détracteurs, les écueils étaient pourtant nombreux. A côté des petites frictions avec certains prestataires du spectacle, il semblerait que certaines personnalités monégasques ne voyaient pas d’un bon œil la tenue du festival. Et auraient fait tout leur possible pour faire capoter l’événement. Ainsi, le gala du soir, qui devait se tenir dans un cadre prestigieux, s’est finalement tenu dans un cabaret du port. Les réservations auraient été inopinément annulées, sans que les sommes avancées aient été remboursées. On parle de près de 40 000 euros.

Eau, drépanocytose, médecine et architecture

L’après-midi du samedi était consacrée à la présentation de l’esprit du Famous, que l’on pourrait résumer en deux mots par la mise en œuvre concrète d’initiatives citoyennes. De petits projets, mais des actions directes. Invité de marque, le professeur italien Ricardo Petrella, l’un des plus grands altermondialistes de l’eau, avait fait le déplacement pour un exposé très remarqué sur les dangers de la « pétrolisation » de l’eau. Tout comme celui des personnes des festivals de l’eau de l’association internationale H2O.

Projet pilote, deux jeunes architectes ont présenté le début de leurs travaux pour créer à Ouidah (Bénin) une école culturellement et techniquement repensée pour l’Afrique. Famous a également tenu à soutenir l’association Drépavie, qui œuvre pour la sensibilisation et l’information autour de la première maladie génétique au monde : la trop méconnue drépanocytose. Santé toujours, l’éminent chirurgien français Alain Patel est venu témoigner de ses initiatives d’implantation d’unités chirurgicales en Asie. Savoir-faire dont il aimerait faire profiter l’Afrique. Deux trophées « Famous » ont enfin été décernés au boxeur noir-américain Mohamed Ali et à l’ancien Président sud-africain Nelson Mandela en tant qu’icônes de la diaspora noire.

Keziah Jones, Idrissa Diop et les Nubians

Le gala du soir a tenu toutes ses promesses. La diva camerounaise Queen Etémé a ouvert le bal de brillante façon. L’artiste togolaise Afia Mala était elle aussi de la partie dont les points d’orgue furent les prestations de l’impressionnant Keziah Jones, de la star sénégalaise Idrissa Diop et des divines Nubians. A noter la participation exceptionnelle de l’une des plus grandes pianistes classique au monde, la sino-américaine Angelin Chang, qui s’est prêtée au jeu en accompagnant au clavier les artistes présents. Au cour de la soirée, une vente aux enchères a été organisée au profit notamment des enfants des rues de Dakar, réunis au sein de l’Empire, un ancien cinéma réhabilité pour les accueillir. Parmi les objets proposés : une robe de couturier d’une ancienne miss France, la cravate de l’écrivain Paul Loup Sulitzer, un tableau de sa compagne Eva rendue célèbre par l’émission de téléréalité française « La Ferme Célébrités » ou encore un tableau du peintre Jean Dolande.

Ambiance bon enfant pour une soirée réussie. Le Festival s’est terminé le lendemain sur une note sportive avec un petit tournoi de beach volley, auquel le Prince Albert de Monaco a lui-même participé. Tout comme les Nubians ou encore l’athlète antillais Pascal Gentil, médaillé de bronze aux Jeux Olympiques d’Athènes (Grèce) en Tae kwon do. Le plus bel enseignement que l’on puisse tirer de l’événement est sans doute que l’on peut faire beaucoup et être efficace sans forcément devoir mettre les petits plats dans les grands. Une leçon que n’auront pas manqué, nous l’espérons, de tirer les organisateurs du Famous pour la seconde édition.

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