La recherche en bonne voie à Poitiers


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Globe terrestre
Globe terrestre représentant une partie de l'Afrique

Dans le cadre d’un partenariat Nord-Sud, Aire développement finance des équipes de recherche africaines notamment au Bénin, au Mali, au Cameroun, en Ethiopie et au Maroc. Les équipes de chercheurs africains prouvent ainsi, qu’en dépit des difficultés, la recherche est active en Afrique, comme en témoigne récemment une conférence à Poitiers.

Les chercheurs africains financés par le projet Aire Développement (Agence pour l’investissement dans la recherche à l’étranger) se sont rencontrés à Poitiers les 16, 17 et 18 novembre derniers. Ce fut l’occasion d’échanger sur l’avancée de leurs travaux. Un aperçu de la recherche au Bénin, au Cameroun, par le Maroc, l’Ethiopie et le Mali, a permis de faire le tour des sciences sociales en particulier.

Le Mali est le premier pays d’Afrique de l’Ouest à avoir achevé son processus de décentralisation du monde rural. Les populations sur le terrain rencontrent bien des difficultés au quotidien. Le groupe de recherche sur l’Etat, la décentralisation et le foncier (GREDEF), s’attèle à  » déterminer les conditions de transfert du pouvoir étatique vers l’arène locale  » indique M. Bréhima Kassibo, chercheur et responsable du GREDEF. Le Mali pourrait constituer un exemple pour le Bénin, pays qui entame son processus de décentralisation.

Une application quasi immédiate sur le terrain…

Le Bénin représenté, à cette rencontre, par le Centre régional de nutrition et d’alimentation appliquée (CERNA). Cette équipe est dirigée par M. Mathurin Nago, recteur de la faculté d’agronomie de l’Université du Bénin. Selon M. Joseph Hounhouigan, membre de l’équipe  » la bouillie d’aklui (granules de maïs fermenté) est fortement consommée au petit déjeuner au Bénin. Mais sa préparation est longue. Par ailleurs, elle est souvent commercialisée dans des conditions que certains Béninois ne trouvent pas hygiéniques « .

C’est de ce constat qu’est née la volonté pour le département d’Agronomie de l’Université de Cotonou de développer l’aklui sous une forme plus commode.  » Ce concept est appliqué à d’autres aliments « , rappelle M. Nago. L’aklui en sachet est mis au point. De fait les granules de mais fermenté, initialement humides dans la recette traditionnelle, seront séchées et conditionnées dans des sachets en plastique. Une formulation prête à l’emploi.

Dans le registre du pratique, au Cameroun, le professeur Kom, ingénieur en électronique, et son équipe – le Groupe de recherche en technologies médicales adaptées aux tropiques (GRETMAT) – tente de mettre au point un stéthoscope susceptible de capter le rythme cardiaque du foetus. La mortalité infantile est de l’ordre de 67/1000 au Cameroun, on saisit sans peine l’utilité de cette démarche.

 » L’une des façons de lutter contre cette situation est de surveiller le foetus pendant la grossesse. Le matériel échographique étant rare ou tout simplement défectueux, la mise au point d’un stéthoscope foetal permettra à moindre coût de sauver quelques petits Camerounais.  » De plus il s’avérerait d’un fonctionnement souple et d’une maintenance facile. La première version a été testée en juin dernier mais le matériel nécessite encore des améliorations en vue d’isoler les bruits parasites « , affirme M. Kom.

…mais aussi de la recherche fondamentale

Au Cameroun toujours, l’équipe de recherche dont fait partie M. Kamgnia, chercheur en informatique, travaille sur  » les méthodes de calcul s’effectuant sur des machines autonomes fonctionnant en parallèle « .

Ce laboratoire a permis la mise en place des systèmes informatiques d’universités de la sous-région. Il a aussi facilité la formation de chercheurs et l’approvisionnement en matériel de recherche adéquat.

La médecine est un domaine de recherche exploré par les équipes présentes. C’est le cas des équipes éthiopienne et marocaine. Cette dernière s’intéresse à l’incidence de la lumière sur le fonctionnement du cerveau au travers de celui d’un mammifère, la gerboise.  » Comprendre ce mécanisme peut permettre de maximiser la productivité d’un élevage de moutons. De même, l’on pourra aider les pilotes de ligne à vaincre leur fatigue « , note M. Benabdelkhaleq, membre de l’équipe.

C’est aussi à l’Homme que s’intéresse l’équipe de M. Hailu Asrat, immunoparasitologue. Le groupe éthiopien travaille sur la leishmaniose. Cette maladie est une parasitose causée par des protozoaires transportés par des insectes diptères (deux ailes). Le mal fait des ravages en Ethiopie. D’autant plus que  » le développement économique entraîne la migration des populations des hauteurs vers le plat pays « . Une catastrophe pour des individus non-accoutumés à ces parasites.

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