La France a-t-elle formé des terroristes au Mali ?


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Armée française au Mali
Armée française au Mali

Le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maiga, a accusé la France d’avoir créé un bastion terroriste à Kidal, au Nord du Mali, où les soldats français auraient entraîné des terroristes.

Ce sont de graves accusations que vient de faire le chef du gouvernent Malien, Choguel Kokalla Maiga, dans une interview accordée à l’agence Russe RIA Novosti. En marge de la journée mondiale du Coton à Genève, tenue dans la nuit de vendredi à samedi, le chef du gouvernement malien a accusé la France d’avoir créé un bastion terroriste à Kidal, au Nord du Mali, où les soldats français auraient formé des terroristes.

« La France a créé une enclave au Mali, elle a formé et entraîné une organisation terroriste à Kidal », a d’emblée indiqué le chef du gouvernement malien. « Arrivée à Kidal en 2013, lors de l’offensive contre les groupes armés qui ont envahi les régions du Nord, la France a interdit l’armée malienne de rentrer à Kidal. Elle a créé une enclave », a jouté le Premier ministre malien.

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« Qu’est-ce qu’elle (France, ndlr) a fait ?. Ansardine, une organisation terroriste internationale, une branche d’Al-Qaïda au Mali, son chef, les Français ont pris ses deux adjoints pour former une autre organisation. Les Français ont des groupes armés qui sont entrainés par des officiers français, nous en avons les preuves », a clairement indiqué Choguel Maiga. De graves accusations qui, si elles sont avérées, jetteraient le discrédit sur Paris.

Cette sortie intervient au moment où la tension est très vive entre le Mali et la France, avec des déclarations du chef du gouvernement malien. En marge de la 76ème Assemblée générale des Nations Unies, Maiga a indiqué que Bamako comptait boucher le vide que vont laisser les troupes françaises qui annoncent leur retrait du Mali. Cette tension entre Bamako et Paris est née d’informations sur une coopération entre le Mali et la société russe de protection, Wagner.

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Vendredi, Emmanuel Macron, en marge du sommet avec l’Afrique, a indiqué que « la France n’a pas vocation à rester dans la durée au Mali », ce qui justifie la fermeture des bases françaises. « Le travail de la France n’est pas d’avoir des bases militaires… L’Etat malien doit avant tout revenir… Ça suppose un retour d’un État fort et des projets d’investissement, pour que les jeunes ne se tournent pas, dès que les groupes terroristes reviennent, vers le pire », a lancé le Président français.

Pour le chef du gouvernement malien, il s’agit d’un « chantage et une ingérence de la France dans les affaires intérieures… Ce chantage ne peut affaiblir notre détermination à protéger notre territoire, notre pays. Ce chantage ne sera pas une raison pour mettre fin à la coopération avec des partenaires fiables comme la Russie… Si on conclut un accord avec la Russie, la pratique montre qu’il s’agit d’un partenaire fiable ».

Choguel Maïga déplore par ailleurs que lorsque le Mali veut être entouré par d’autres Etats, que certains pays « bloquent, recourent au chantage, s’ingèrent dans les affaires intérieures ».

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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