Pourquoi la France s’agite-t-elle autant pour le Mali ?


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Florence Parly, ministre française des Armées
Florence Parly, ministre française des Armées

La France et le Mali ne parlent plus le même langage s’agissant de leur coopération militaire. D’ailleurs, depuis quelques temps, ce sont plutôt des menaces qui sont brandies par Paris envers le Mali. Juste pour aider ce pays d’Afrique où la France continue de perdre des soldats ?

« Le vendredi 24 septembre, un 52e militaire français a donné sa vie pour combattre le terrorisme au Sahel », avait déploré Florence Parly, ministre française des Armées, au sujet de la sortie du chef du gouvernement malien, qui pointait la France d’avoir abandonné le pays. « C’est beaucoup d’hypocrisie, c’est beaucoup de mauvaise foi, beaucoup d’indécence », avait pointé Paris.

Le samedi 25 septembre, le Premier ministre malien avait accusé la France d’avoir abandonné le Mali, en décidant du retrait de Barkhane sans que son pays ne soit averti ni par Paris, ni par ses partenaires de l’ONU. Devant la communauté internationale, Choguel Maïga s’est plaint de la façon dont s’est effectué le retrait, au moment où la situation sécuritaire dans le pays est très précaire, avec des attaques terroristes récurrentes.

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Cette passe d’armes entre les deux pays a d’abord commencé par la décision française du retrait partiel de ses forces du Mali, suivie de l’annonce d’une collaboration entre Bamako et une société privé de sécurité russe. Pour le Mali, il est question de trouver un « plan B », après le retrait partiel de la force française Barkhane, à travers ce que Bamako appelait par « une décision unilatérale ».

Seulement, le clin d’œil fait par le Mali à un autre pays qu’est la Russie semble déranger la France. Ce qui paraît incompréhensible à ce stade. La France a même menacé, ce mercredi, par le canal de sa ministre des Armées, Florence Parly, que le Mali perdra le soutien de la communauté internationale, s’il faisait appel à la société russe Wagner, pour aider son armée et sécuriser certaines personnes.

Dans ce contexte, il est difficile de comprendre comment la France, qui continue de perdre ses fils en Afrique, ne souhaite pas être accompagnée, par d’autres forces, dans cette mission périlleuse de sécurisation. La France pourrait même à ce titre déléguer les missions dangereuses sur le sol malien. Et éviter d’exposer d’autres soldats français à une mort quasi-certaine.

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Pourquoi la France se tue-t-elle pour écarter d’autres forces du Mali ? Cette question mérite d’être posée, car si le Mali, un Etat qui se dit souverain, décide de faire appel à d’autres forces étrangères, la France devrait, en tout logique, sauter sur l’occasion. Paris, qui a perdu assez de ses fils sur ces terres dangereuses, a une occasion en or de se limiter au stricte minimum lui permettant d’épargner ses soldats.

A moins que la Mali ne soit pas seulement un guêpier pour la France. Car il a été établi par Reuters que l’accord entre le Mali et la Russie portait sur un montant de six (06) milliards de francs par mois et permettrait à la société russe Wagner d’avoir accès à trois gisements miniers : deux d’or et un de magnésium. Pourtant, Wagner est présent en Centrafrique et la France ne s’agite pas autant dans ce pays d’Afrique Centrale.

Suffisant pour se demander si la France considère la situation au Mali comme un guêpier ou un gâteau. Rien n’est moins sûr. La seule chose qui semble certaine est que la France ne compte pas partager le territoire malien avec les instructeurs russes.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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